L'Hivernal de Lyon, un véritable succès, malgré les violences des gilets jaunes...

Mardi, 22 Janvier, 2019 - 08:58

Le 63e Salon d'Hiver honore un artiste sincère, Roger Fayolle...

Dans un discours, résolument militant, Chantal Hayette plaida la cause des Salons, en posant les questions essentielles sur leurs fondements, et sur leurs actions. Il y a quelques années, Jacques Oudot, alors, adjoint à la Culture voulait supprimer les Salons. Dieu merci, dans ce domaine, comme dans bien d'autres, il échoua. Incontestablement, Chantal Hayette bien assistée par Daniel Petit et Jean-Michel Reviran, est une admirable présidente de cette institution. Elle multiplie les initiatives, comme ce pot de l'amitié, magnifiquement ressuscité par Renée Vacher, et Didier Savoye de la cave de la Boucle. Une haute qualité de tous les produits servis généreusement. Bravo  L'adjoint à la Culture, Loïc Graber confirma son immense intérêt pour les arts à Lyon, et l'autorité de sa parole, en confiant dans son discours qu'il avait rendu visite dans son atelier à l'invité d'honneur, Roger Fayolle, artiste et architecte autodidacte. Loïc Graber pour la Ville de Lyon devrait pratiquer deux achats. Superbe geste de reconnaissance ! Parmi les exposants, beaucoup de nouveaux arrivants, peintres et sculpteurs, mais aussi, des artistes représentatifs des solides liens d'amitié unissant les membres de l'Hivernal : Ashaya naissant dans l'explosion colorée d'un œuf cosmique, Claude Avias revisitant la vie humaine joue les apprentis sorciers, Pascal Berger apporte de l'humain, du sensible dans ses plus récentes compositions, Christine Berger-Mallet poursuit ses études autour des arbres, des serres et de la végétation du Parc de la Tête d'Or, Martine Bergougnoux mérite que nous regardions attentivement ses œuvres où la peinture exprime ce qu'elle a de meilleur, Ilhem Boudhina est une tunisienne éprise de tradition et de symbolisme ethnique, Georges Colin peintre contemporain domine parfaitement le langage de notre passé Abstrait, Tracey Chouvin, plus sensible, plus proche de sa réalité quotidienne à Gyméa Bay, près de Sidney, depuis sa séparation avec André Chouvin, maître-cuisinier estimé du Tilia, Geneviève Cornu, dont les trois apports constituent certainement l'un des plus curieux et passionnant envoi du Salon, Delphine Daumas-Vialle est trop proche du célèbre, Marc Curial pour retenir notre attention, Renée Dolomier courageusement dénonciatrice des méfaits des pollueurs, Gilbert Duchesne toujours facétieux et sensible voyage en compagnie des rois mages, Florence Dunoguiez auteur sensible d'évocations bleutées ou rosées, admirable François Durand dont les œuvres réclament pour une longue lecture toute notre attention, Pauline Girod qui a beaucoup pensé ses œuvres nouvelles, plus lumineuses et même joyeuses, Chantal Hayette, ardemment et vigoureusement attachée à la meilleure abstraction, Louis Houpert qui regarde avec audace le sphinx dans les yeux, Lorenz Kertli dont la peinture se nourri de puissantes références, Frédérique Lacroix-Damas et sa Grande élégante en robe de dentelle, Catherine Lesaffre que la moindre douleur inspire, un peu à la manière d'Anna de Noailles, totalement régénérée par un inconcevable présage, et en même temps, une insondable désolation, André Lamas tourmenté par les expressions des chanteuses du Flamenco des origines, Michel Longchamp, sculpteur, amateur de Gustave Mahler, de chouettes et d'oiseaux étranges, Maryvonne Marguerin sans retenue, offre à des cousines de partager un pas de danse, Claude Martinet rêve de Jardin d'hiver et de Palaces, mais, sa palette manque de légéreté, Jean Meunier-Curtinet peint toujours aux sources de la Modernité ses toiles retinrent l'attention de Jacques Caton, président des Amis de l'IAC, Yvette Nadeau présente des œuvres récentes plus libérées, Janie Petit poursuit dans sa manière, son expérience de peintre lui permet d'affronter, désormais, les paysages et les personnages avec la même rigueur, Léon Piesowocki est un artiste depuis longtemps étrange, mais, pas étranger, Jean-Michel Reviran donne le meilleur de lui-même avec générosité, Lara Rolland demeure fidèlement sensible à ses engagements autour de ses délicates pensées peintes, Claude Roux démontre qu'à tous les âges les arêtes de Rochefort, dans le massif du Mont-Blanc, peuvent exercer sur nous une saine émulation, Jean-Paul Schmitt tient un excellent thème, les cafés, d'actualité à l'heure du retour des cahiers de doléances et des rencontres macroniennes, il doit aller vers plus de distance et moins de matière, Agnès Tiollier renforce l'intérêt que nous lui portons, elle délaisse ses fleurs incandescentes pour une passerelle crépusculaire où, elle voit des paysages dignes des poésies de Lord Byron, etc. Le Salon persiste avec raison à remettre des prix honorifiques dont les origines proviennent de la tradition de l'Ecole des beaux-arts de Lyon, au XIXe siècle. Claude Avias Médaille d'Or, Laure Martin 1er prix de peinture, Martine Bergougnoux et Cathy Nugues prix spécial du Jury, François Durand prix des présidents, Corinne Cavet prix du Thème, Claude Roux prix Boesner, Renée Moal prix de sculpture. L'invité d'honneur, Roger Fayolle, propose une définition de ses toiles qui ne correspond pas à leur réalité. En effet, il n'y a rien de Minimaliste dans sa production. Au contraire, en homme de cœur et d'esprit, il célèbre une indéniable spiritualité, une humble quête de l'humain. Un homme engagé, une excellente sélection de la part des organisateurs de L'Hivernal de Lyon. Une visite s'impose, avant le 27 janvier 2019.   L'Hivernal de Lyon. Palais municipal. 20, quai de Bondy-Lyon 1er. Alain Vollerin