Atlantic City/ Editions Nil

Lundi, 24 Septembre, 2018 - 11:13

Sur les planches de la promenade mythique…

La rentrée littéraire 2018 marque un record de parution des premiers romans. 94 sur 567. La journaliste Joy Raffin, 32 ans, signe son premier roman avec « Atlantic City ». Sa narration chorale, principalement de laissés-pour-compte, pendant la journée du 22 septembre 2017, débute avec l'intervention du SDF Clarence Gambino à 7h55, qui assure la clôture de cette journée, à 20h 02. Pourquoi cette date? Atlantic City est fréquemment touchée par les tempêtes. Ce jour-là, l'état d'urgence est déclaré avec la menace de Rita. Il crée un climat particulier. On peine à entrer dans le livre, peut-être parce qu'on ne saisit pas tout de suite l'intention de Joy Raffin. Puis, l'intervention de Jimmy Boyd nous réveille avec l'évocation de son grand-père proche de Enoch L. Johnson, alias Nucky Thompson dans la superbe série « Boardwalk Empire », de Scorsese. On est conquis par l'habile subterfuge de Joy Raffin avec Fernando Flores, conducteur de pousse-pousse sur la célèbre promenade, qui décrit ce qu'il voit, à un couple de passagers aveugles. Dès lors, on s'attache aux différents intervenants : Raymond Madsen, 80 ans, pour qui depuis la mort de sa femme, une salle de jeu est devenue un lieu de vie, sa petite-fille Paige adolescente rêveuse, le charitable Dr William Stanley, 72 ans, au compte en banque salement dans le rouge, le présentateur radio Richard Cheer, le lien de la journée, etc. Tous cabossés par la vie, évoluant devant ce même horizon. Le passé et le présent d'Atlantic City, aujourd'hui la ville des élections de Miss America et des concerts de pop-stars, qui fut immortalisée dans le film de Louis Malle avec Burt Lancaster et Susan Sharandon et la chanson de Bruce Springsteen, compose ce roman conseillé. Broché. Format : 20,5 x 12,8 cm. 272 p. 16€. Paule Martigny