Bruno Voisin, sociologue et historien de Lyon, nous a quittés...

Mercredi, 28 Novembre, 2018 - 10:57

Bruno Voisin était fidèle à un idéal de justice sociale...

Gilles Pascal-Roux, Alain Vollerin et Bruno Voisin, un jour de vernissage en juin 2018

Homme de cœur, sociologue expérimenté, il était respecté par tous les décideurs politiques. Employé de l'Agence d'Urbanisme, il participa à de nombreux projets régionaux, car, sa voix était écoutée. J'ai rencontré Bruno Voisin, en 1967. Il était en rupture avec le séminaire, où, il pensait accomplir une vocation. Vêtu d'un costume vert, et de sandales de moine, troublé dans son engagement religieux, les événements de 1968 lui en offrir un autre dont il ne s'écarta jamais. J'ai assisté à des lectures du Capital de Marx, chez un ami à lui qui l'avait soutenu, pendant sa période de doutes. Il est curieux de penser que ce camarade de lectures d'initiés devint un redoutable commerçant, dans la rue Saint-Jean, qui fit fortune dans la vente d'objets venus d'Afghanistan. Bruno était animé par une passion permanente, ensemble, nous vendions la Lettre Franco-Chinoise de Louise Weiss, sur les marchés de Vaise. Nous étions des pionniers, avant le mouvement du 22 mars. Nous avons rejoint un groupuscule l'UJCML qui fut dissout, dont certaines réunions se tenaient à la faculté de Lettres, sur le quai Claude Bernard. Nos amis se nommaient Alain et Bernard Charno-Mordic, Edith de Sigoyer, etc. C'est à cette époque que Bruno fit la connaissance de Denise, son épouse, la mère de ses enfants. Ces dernières années, Bruno avait développé un savoir-faire unique d'historien de Lyon, et surtout de la Saône, fleuve nourricier, sans lequel, la ville de Lyon n'aurait pu se construire. Bruno Voisin écrivit de nombreux textes et des livres : La Saône au cœur de Lyon, L'Île Barbe aux portes de Lyon, etc. Il était très engagé dans l'Association qui préserve les monuments historiques de L'Île Barbe. Bruno Voisin était aussi un gastronome qui prenait plaisir à déguster les créations de Jean-Christophe Ansanay-Alex, à l'Auberge de l'Île. Né à Paris, il rendait souvent visite à sa mère qui mourut, il y a peu de temps, à plus de cent ans, ce qui nous donnait de l'espoir sur la force physique de Bruno. Face à la maladie, il fut d'un courage admirable. Jamais, il ne se plaignait, malgré la sévérité des traitements qu'il subissait. Il reposera désormais dans le cimetière de Saint-Didier au Mont d'Or. Nous présentons à son épouse Denise, à ses enfants, et, à tous les membres de sa famille, nos sincères condoléances.