53e Salon de l'Ouest lyonnais à l'Atrium de Tassin la Demi-Lune

Dimanche, 16 Octobre, 2016 - 09:54

Du 15 au 26 octobre 2016...

Renée Delomier, Jean-François Nigon et Lara Rolland

Deux invités d'honneur, le peintre Bernard Rouyard, et le sculpteur, Cyrille Husson. Pas facile d'assumer la présidence d'un Salon d'art. Jean-François Nigon a les qualités indispensables pour réussir parfaitement dans cette responsabilité. Je me souviens de Bernard Rouyard. Nous étions allés lui rendre visite dans son atelier, il y a déjà une vingtaine d'année. Ses compositions sont plus larges, plus assumées et traduisent son intérêt pour les climats crépusculaires, pour les atmosphères tendues. Devant ses personnages ont ressent un mal-être, comme devant les œuvres de Jean Rustin. A Lyon, l'école de sculpture est assez pauvre, tout au long du XXe siècle. Elle est en tous cas, beaucoup moins riche et réputée que l'école de peinture. Peut-être, n'y avait-il pas assez de bons professeurs, à l'école des beaux-arts de Lyon. Cyrille Husson, lui, tente les hauts formats pour déployer ses formes. Le président Nigon en choisissant le thème de la gravure a fait le bon choix. Il nous permet de découvrir les travaux à la pointe sèche de Raphael Del Rosario, installé à Longessaigne, commune très chère à mes souvenirs d'enfant, dont le député est le président du département, Christophe Guilloteau. Vesselin Vassilev, lui aussi, nous a convaincu de la qualité de sa technique et de son inspiration, tout comme Suzanne Paliard, si passionnée, par la , qu'elle invite régulièrement des amoureux de ces savoir-faire, dans son « Estanco » de Saint-Cyr-au-Mont d'Or. Demandez-lui de vous expliquer la « collagraphie » ou, l'art de mêler le collage à la gravure. Jean-François Nigon est peintre, avec subtilité. Rendons hommage à Michèle Baron emportée par le vent, suspendue comme ses personnages ; Catherine Basset-Aubonnet qui obtient avec des rayons de lumière des ambiances orageuses sublimées ; Macha Belsky décrit maintenant des monuments lyonnais : l'église Saint-Bonaventure et l'église Saint-Martin d'Ainay, en abandonnant ce style, trop systématiquement penché ; Georges Boulé et Thierry Grosfilley représentent avec maestria l'univers des aquarellistes, auxquel ils appartiennent justement ; Renée Dolomier marque ses limites floues en un temps où nos institutions tentent de les abolir ; j'ai vu débuter Magali Dion Novak : « de la Fenêtre » est une de ses meilleures aquarelles ; Fanny Ferry Bailly croit à l'abstraction paysagiste, elle peut obtenir de bons résultats, Annick Hadacek est parfois inégale, ici, elle retrouve son niveau le plus élevée pour décrire des femmes voluptueuses ; Jean Imhoff est incontestablement un des artistes présents qui maîtrise le plus complètement son discours et son vocabulaire, comme lui, Chantal Hayette est désormais fidèle à la manière abstraire, tant mieux ; Sonny Meyer est obsédé par les visages, il les veut de notre temps, sa présence tisse un lien avec une époque, déjà ancienne, comme celle de Nicolas Artheau qui cette année propose une sculpturopeinture, une chaise semblable à une porte fermée sur l'image de notre inéluctable mort, et fendue en souvenir du geste primordial de Lucio Fontana et des « colères » d'Arman; Françoise Missilier nous a convaincu de la puissance de son imagination, de la précision de son regard, sa table en fête clôt le cycle de la mort du cochon, elle est un hommage à des instants rares en ces temps de difficultés économiques de notre ruralité accablée. Je veux encore évoquer : Virginie Ressy, fleuriste romantique, Sylvie Silvy, adepte de la peinture acrylique et de la linogravure (elle obtient des effets, presque semblables à la gravure sur bois), et, Christian Covy, chercheur de formes et de couleur dans la sincérité. Je ne veux pas oublier, Joseph Ciesla, et Lara Roland, toujours d'inventer et de libérer son imagination, tous deux inscrits dans la noble histoire des arts plastiques, à Lyon. Le format du catalogue, en hauteur, est intéressant. Une visite s'impose. SOL, jusqu'au 26 octobre 2016-Atrium-35,avenue du 8 mai 1945 et 8 rue Cosmos-Tassin la Demi-Lune. Du mardi au dimanche de 14h à 18h. Entrée libre et gratuite. salon-ouest-lyonnais.com