A Bourgoin-Jallieu, où, le monde des arts se retrouvait, pour le 66e Salon de peinture et de sculpture....

Dimanche, 25 Octobre, 2015 - 14:35

Face à l'ostracisme officiel, les salons forment le dernier espace de liberté...

Yves Lacour ouvrant le 66e salon des amis des arts

Je remercie, le président Yves Lacour, indéfectible admirateur du peintre Jean Couty, de m'avoir fourni les éléments historiques nécessaires, pour évoquer brièvement l'histoire du salon des Amis des arts, à Bourgoin-Jallieu. Longtemps, le salon de peinture était le seul lieu aux allures officielles, où, les artistes présentaient leurs travaux devant un public. A Lyon, le premier salon de la Société des Amis des Arts fut mis en place, par François Marie Artaud (1767-1838), au musée des beaux-arts, en 1820. L'artiste ne bénéficiait pas encore tout à fait, de sa totale liberté de création (nous sommes, peut-être, aujourd'hui dans un excès contraire). Il réagissait à la commande, comme en témoignent les nombreux portraits peints par Elisabeth Vigée-Lebrun, actuellement présentés au Grand Palais, à Paris. Les femmes peintres furent longtemps peu nombreuses. La Première Guerre Mondiale leur permit de se libérer des contraintes sociales. L'école des beaux-arts de Lyon réouverte, en 1807, par la volonté de Napoléon 1er pour former les futurs dessinandiers, et relancer l'activité de la Fabrique de soieries, permettait en trois ans de former des jeunes gens, à l'étude des ornements, des fruits, et des fleurs. Cette formation de haut niveau constitua des milliers d'artisans, admirés dans toute l'Europe, pour la maîtrise de leur savoir-faire. La Société Lyonnaise des beaux-arts, le Salon d'Automne, le Salon du Sud-Est, le Salon Regain, et le toujours très actif, Salon d'Hiver devenu Hivernal, permirent la révélation des meilleurs créateurs nourris de Symbolisme, d'Orientalisme, d'Orphisme, de Cubisme, de Fauvisme, d'Art Construit ou Abstrait. En 1934, par la volonté d'Antoine Barbier, et d'Eugène Villon, naquit le Salon des aquarellistes qui subsiste encore courageusement, par la volonté de Jeannine Gay, et de Gilbert Abric. Je soutiens les aquarellistes, et tous ceux qui représentent le dessin et ses techniques, que certains hystériques voulurent tuer, révolutionnaires aveuglés, en 1968. Mais, revenons à Bourgoin-Jallieu, et, à son Salon des Amis des arts, fondé en 1949. On célébra ici des personnalités du domaine figuratif venues de Lyon  : Louis Vadot, Jean Lavagna, Michelle Van Cotthem, et Paul-Denis Fayard. Face à l'énorme machine représentée par l'Art contemporain devenu une dépendance ministérielle, et, une variante de l'Art pompier, les Amis des Arts symbolisent, comme à Lyon le Salon de l'Hivernal, un des derniers espaces de liberté de l'univers pictural. J'ai toujours fait de réjouissantes découvertes. Ce samedi, 24 octobre 2015, ne faillit pas à cette tradition. J'ai découvert les œuvres de : Christiane Frandon, de Roland Pizzutti, d'Alain Sévère, de Lily Lehodey et ses paysages de montagnes, de Brigitte Martinet, admiratrice de Jacques Truphémus, qui fut élève de René Chancrin, de Jean Fusaro, et assista aux affirmations nuisibles de certains enragés à l'école des beaux-arts de Lyon, de Régine Gardan, d'Evelyne Bally qui obtint le Prix de la ville de Bourgoin, et de Nathalie Ville-Cuzin, auteur d'aquarelles, riches de fraîcheur et de délicatesse, décrivant de rassurants intérieurs. Son talent, inné, bien entendu, fut consolidé par sa fréquentation à l'école des beaux-arts de Lyon de professeurs comme : Gérard Gasquet et André Trésallet. Elle a justement reçu la Médaille d'honneur 2015. Parmi les sculpteurs, citons : Georges Brun (qui méritait d'être lyonnais), Françoise Garric et Marie-France Rajon. Cette année, le Salon avait invité dans le cadre du jumelage avec la commune de Bergisch Gladbach, trois artistes : Nakajima Hiroko, née en 1948, dont les toiles me font penser à Jean Degottex, Claudia Betzin, admiratrice d'Henri Michaux, de Jean Bazaine, de Jean Le Moal, née en 1961, et, Michael Wittassek, né en 1958, artiste photographe, inspiré par l'américain minimaliste, Larry Bell. Espace Grenette à Bourgoin-Jallieu, jusqu'au 8 novembre 2015. 60 peintres, 2 sculpteurs. Lundi au vendredi 14h-18h. Dimanches et jours fériés 14h-17h. Renseignements : Amis du musée 06 77 12 63 23