A Vaise, dans l'église de l'Annonciation, une communauté chrétienne est née...

Lundi, 10 Novembre, 2014 - 18:48

La démonstration que l'espoir et la volonté sont tout...

A l'origine de cette résurrection de l'église de l'Annonciation, l'action d'un homme, un prêtre, le père Thierry Jacoud. En deux ans, il a réussi à relever ce lieu à l'abandon, pourtant chargé d'histoire religieuse, mais aussi d'histoire artistique. Avant cette opulente architecture, née en 1955 de l'imagination d'un architecte de la Modernité, Paul Emile Koch, cet emplacement était occupé par une église construite au XIXe siècle, qui fut détruite par les bombardements alliés, en mai 1944. Marius Mermillon, éminent critique d'art et marchand de vin dans la rue Chinard, à deux pas, encourageait le jeune peintre, Antoine Chartres, qui devint professeur à l'école des Beaux-Arts de Lyon, membre du groupe des Nouveaux, à choisir l'église de l'Annonciation, et la gare d'eau, comme thèmes de ses recherches picturales. Après un débat, Antoine Chartres obtempéra, bientôt suivi, par Jean Couty, descripteur de l'île Barbe, et de ses eaux glauques. L'église de l'Annonciation fut un champ d'expérimentation pour l'Art sacré de l'Après Seconde Guerre Mondiale. Maurice Rocher fit les vitraux de la Nef, Paul Emile Koch imagina les apôtres autour du maître-autel et la porte du tabernacle, Jacques Michel les vitraux de la chapelle et du baptistère, le sculpteur François Stahly les vitraux des fonts baptismaux, et avec Etienne-Martin et Jacques Bouget, le Beffroi en fer du clocher, glorification de la Croix, Philippe Kaeppelin construisit le saisissant crucifix en bronze suspendu au-dessus de l'autel, et enfin, le peintre Jean Bertholle la grande mosaïque de la Crypte sur le thème de la Passion. On ne peut pas dire que dans les décennies qui suivirent les engagement exprimés par cette architecture porteuse des espérances des fondateurs de l'Art sacré, les pères Couturier et Régamey, trouva des personnalités pour maintenir ce haut niveau d'inspiration. Au contraire, elle était plutôt rejetée par la population locale qui percevait mal la rigueur de ses lignes, l'exigence de ses couleurs. Peu à peu, victime de l'affaiblissement général de la ferveur catholique, elle déclina, pour sombrer un jour dans un total abandon. Elle subit même de véritables dégradations. Il fallut l'arrivée du père Thierry Jacoud, et sa détermination, pour voir l'église de l'Annonciation jouer le rôle qui devait être le sien, celui d'initiatrice de la découverte de la beauté mise au service de la pratique du service religieux. Désormais, de très nombreux fidèles emplissent ce lieu de prière, et de partage du message chrétien. Ceux qui prétendent que les églises sont des lieux de Mort, verront ici la Renaissance d'un espace de vie. Les projets du père Thierry Jacoud sont nombreux. Ici, l'encens retrouve ses pouvoirs incantatoires, les baptêmes sont publics dans l'esprit de Saint-Jean Baptiste, les enfants font la quête, la musique et les chants collectifs soutiennent toutes les actions de grâce, etc. Thierry Pacoud a su redonner de l'espoir à toute une communauté, en ressoudant les liens de cette famille, à l'heure, où le doute submerge les consciences les plus solides.