Agnès Varda / Editions Snoeck - La Malmaison

Samedi, 20 Août, 2022 - 08:06

Plages, cabanes et coquillages

Il s’agit du catalogue de l’importante rétrospective de l’œuvre d’Agnès Varda, à La Malmaison à Cannes. J’ai rencontré Agnès Varda pendant la Xe Biennale d’Art contemporain de Lyon en 2009, où elle exposait ses Cabanes, précédemment présentées à Venise. Elle courait d’une exposition à l’autre dans l’espoir d’apaiser sa soif de nouveauté dans le domaine de l’art contemporain. Sa mort nous paraît d’autant plus subite qu’elle paraissait dotée d’une énergie, d’une force de vie considérables. Il est indéniable que l’œuvre d’Agnès Varda qui commença sa carrière sous l’apparence d’une épouse discrète de Jacques Demy, combine, alterne et met en abîme sa vision et sa pratique de sa philosophie du cinéma, de la vidéo et de l’espace. Agnès Varda utilisa différents mediums pour partager ses émotions et susciter le désir du spectateur. Avec une préface du maire de Cannes, David Lisnard qui témoigne que l’ouverture à tous les arts d’Agnès Varda curieuse de tout, passeuse de culture, et des textes de Hanna Baudet, Agnès Varda et Rosalie Varda. Pour partager les inspirations d’Agnès Varda et la vie de ses "créatures", incarnées par Michel Piccoli, Philippe Noiret et Silvia Monfort. Elle écrivait : "Il y a de petites cabanes de jardin pour mettre les outils, il y a de petites cabanes de travail. Sur les chantiers, il y a des cabanes. Et il y a des cabanes de plage." Agnès disait: "Cabanes, le mot même renvoie à des désirs d’enfance, à des désirs, toujours, un abri rustique, faire une cabane c’est une façon de se mettre à l’abri…" L’art d’Agnès Varda était total et sans limite. Elle était également inspirée par les tongs, pour tous et à tous les prix. On comprend mieux l’intérêt que lui porta Thierry Raspail pendant la Xe Biennale d’Art contemporain de Lyon. Notons une sorte de record : 13 des films d’Agnès Varda sont allés en sélection officielle du Festival de Cannes. Abondamment illustré par des photographies d’œuvres et des documents depuis ses débuts dans le cinéma. Les dessins d’Agnès Varda par Christophe Vallaux sont vraiment extras, drôles et tendres. Relié avec tranchefile. Couverture cartonnée. Format : 147 p. 25€. La Malmaison, Cannes, jusqu’au 20 novembre 2022. Alain Vollerin – Mémoire des Arts