Antonioni / Flammarion-La Cinémathèque française

Mardi, 21 Avril, 2015 - 15:59

« Faire un film pour moi, c’est vivre»

Sous la direction de Dominique Païni, commissaire de l’exposition. Théoricien du cinéma et critique, il a été directeur de la Cinémathèque et commissaire de l’exposition « Le Musée imaginaire d’Henri Langlois ». Avec une préface de Serge Toubiana, directeur général de la Cinémathèque française. Dominique Païni a conçu l’exposition à partir des archives d’Antonioni conservée à Ferrare, sa ville natale. Elle réunit scénarios, notes, correspondances, photographies, extraits de films et peintures, Antonioni était passionné par les arts plastiques. Cet ouvrage collectif est le catalogue de l’exposition présentée à la Cinémathèque française jusqu’au 19 juillet 2015. Michelangelo Antonioni (1912-2007), homme réservé, pudique, était « un artiste expérimental, toujours curieux des formes et hanté par le futur ». Il réalisa d’abord des documentaires, puis des fictions, juste après la guerre. Plutôt néoréaliste, ce qui prévaut d’emblée chez lui , c’est une interrogation sur le sens de la vie. La première rupture stylistique et métaphysique en 1960, est symbolisée par L’Avventura. Viennent ensuite, La Nuit, L’Eclipse, Le Désert rouge, Blow Up, et Zabriskie Point en 1970. Son cinéma naît du désordre. L’Avventura qui est une fiction sur une disparition, en est l’exemple. Le spectateur a le sentiment de redécouvrir l’espace, la ville, les lieux, tant son cadrage est personne, né de l’influence exercée par la peinture et l’architecture. Cette recomposition renvoie à l’univers mental des personnages. « La forme ne doit jamais être trop visible en tant que telle-c’est le réel qui doit être au premier plan ». Blow Up, quant à lui, est un film résolument contemporain du mouvement pop. Zabriskie Point est tourné dans la vallée de la mort à la période hippie. Puis, en 1973, Antonioni, renoue avec sa première forme. A la demande des autorités chinoises, il réalisa un stupéfiant documentaire en Chine maoïste, « Chung Kuo, la Chine ». Antonioni s’interrogeait en permanence sur l’être et le monde. « Profession : reporter » est un chef-d’œuvre hanté par le mystère de la vie. Son cinéma est fortement marqué par la présence des comédiennes :  Lucia Bosè, Monica Vitti, Jeanne Moreau, Maria Schneider, Christine Boisson. Les comédiens aussi sont énigmatiques : Massimo Girotti, Gabriele Ferzetti, Marcello Mastroianni, Francisco Rabal, Alain Delon. Antonioni passionné et inspiré par la peinture(Chirico, Morandi, Rothko, Pollock), est le cinéaste le plu s »Remplyé » par les artistes contemporains depuis les années 1980 : Jeff Wall, Cindy Sherman, Philippe Parreno, Casten Höller, Pierre Bismuth, Julian Schnabel, etc. Un livre indispensable dans la bibliothèque du cinéphile. Relié. Format : 21 x 24 cm. 168 p. 35€. Cinémathèque française jusqu’au 19 juillet 2015.