Bernard Clarisse en Résonance de la 14e Biennale de Lyon

Vendredi, 29 Septembre, 2017 - 19:23

« Mégalos : le Raz de Marée »

Pascale Clarisse, Alain Vollerin et Bernard Clarisse

Bernard et Pascale Clarisse vivent à Dieppe dans la Seine-Maritime. Ayant appris que le thème de cette 14e Biennale serait « Les Mondes Flottants », nous cherchions un titre pour la présence des œuvres de Bernard Clarisse, pendant ce nouveau chapitre de Résonance à la galerie Mémoire des Arts. Faisant référence au climat dieppois, Pascale Clarisse eut l'idée adéquate : « Mégalos : le Raz de Marée ». La description proche de la dénonciation des « Mégalos » de l'Art contemporain est devenue une constante dans la pratique de Bernard Clarisse, depuis déjà une dizaine d'années. Elle ne cesse de prendre de l'importance. Forte d eplus d'une centaine de personnalités : artistes, curateurs, observateurs, collectionneurs, elle détient maintenant les propriétés d'une déferlante, d'un Raz de Marée. Comme, je l'avais compris, dès son origine, cette collection de portraits d'acteurs de l'Art contemporain sera avec le temps plus qu'un témoignage, un véritable conservatoire d'une époque née dans les années soixante, et qui régna sans partage jusqu'à nos jours, où, elle s'incarne dans le phénomène des biennales, pour vivre ses derniers soubresauts. Pour réussir cette entreprise, il fallait bien connaître l'Histoire de l'Art, et, chacun de ses protagonistes de David Hockney à Céleste Boursier-Mougenot. L'œuvre de Bernard Clarisse fut longtemps établie sur l'écriture porteuse d'une aptitude à soigner dans l'inspiration d'Asclépios, dieu grec de la médecine, qui inscrivait les traitements prescrits sur des stèles de marbre. Cette science de la composition de la lettre est encore présente dans les œuvres actuelles de Bernard Clarisse, puisque, il installe sur le front de ses sujets le mot Megaz, en lettres d'or qui signifie « Grand » en grec. Il s'agit, à la manière d'une anti-phrase, ou plutôt, d'un anti-mot, de dire une frénésie de pouvoir absolu, le culte d'un ego, la volonté de paraître et de régner, comme un gourou en charge d'une parole artistique unique, au niveau planétaire. Il faut le reconnaître cette entreprise hégémonique qui n'était pas sans qualité, est un échec, un empire qui ne résistera pas à la marche du temps, à la puissance de la Nature. La démarche de Bernard Clarisse se décline dans une critique subtile de ce système sectaire, et donc autoritaire. Chaque année la liste des « victimes » de la lucidité de Bernard Clarisse s'enrichit de nouvelles priorités mégalos. En 2017, il s'agit de Niki de Saint-Phalle, David Hockney, Céleste Boursier-Mougenot, Ernesto Nieto, Peter Doig, Philippe Ramette, Philippe Parreno, Gilles Barbier, Tacita Dean, Georgia O'Keeffe, Daniel Buren, Damien Hirst, Bill Viola, Kader Attia, James Turrell, etc. Parmi les visiteurs de l'exposition à la galerie il y eut Henri Paradoqui fut président de la Biennale d'art contemporain de Lyon, il fit cette constatation encourageante : Une exposition très cohérente... Bernard Clarisse participa ces trente dernières années à de très nombreuses expositions personnelles, ou collectives en France, et à l'étranger : Musée d'Opale Sud à Berck-sur-Mer, Musée de Cres à Gradski en Croatie, Maison familiale d'Henri Matisse à Bohain-en-Vermandois, Musée de Die, Musée Quesnel-Morinière à Coutances, Musée Lombart à Doullens, Musée de Dieppe, etc. Exposition Galerie Mémoire des Arts, jusqu'au 31 octobre 2017. 124 rue de Sèze Lyon 6e. Mardi-vendredi. 15H – 19h. Samedi 10h 30-13h – 15h - 19h