Christine Berger-Mallet peint les arbres du parc de la Tête d'Or, comme personne, ne le fit jamais...

Lundi, 8 Février, 2016 - 09:44

Des feuilles, des branches, des arbres, pour dire l'éclat d'une Nature en pâmoison...

Christine Berger-Mallet devant une de ses œuvres

Quel est le symbole du parc de la tête d'Or qui accueillit, en 1894, l'exposition universelle, et ses villages « nègres » (mot en usage à l'époque) ? Ils étaient installés au bord du lac, sur les lieux même que décrit aujourd'hui, Christine Berger-Mallet. Les arbres ! De hautes futaies s'élançant vers les cieux. Imaginez que le président de la République, Sadi Carnot déambula entre les allées, avant de trouver une mort horrible, sous le couteau de l'anarchiste italien, Caserio. Que reste-t-il désormais de l'admirable paysagisme des frères Denis et Eugène Buhler ? Il fut saccagé par l'épouvantable, Gérard Collomb, imperturbable fossoyeur de nos musées, et de notre patrimoine. Les arbres du parc de la Tête d'Or qui longent le lac, tout prêt du Monument de l'île aux cygnes, ouvrage de Jean Larrivé qui dirigea l'école des beaux-arts de Lyon, et de l'architecte, Tony Garnier, et qui fut inauguré par le maréchal Foch, en présence du député-maire, Edouard Herriot, furent souvent dessinés par Adrien Godien, ami du romancier, Henri Béraud. Adrien Godien, nous a laissé des dessins merveilleux, évocateurs de ces instants de liberté pris, parfois, par la Nature lorsqu'elle décide de mêler dans les eaux paisibles d'un lac des troncs couchés, et leurs branches parallèles aux eaux dormantes. Christine Berger-Mallet qui fut élève de l'école des beaux-arts de Lyon, comme son alter ego, et compagnon de route, Pascal Berger a décidé de décrire cet univers onirique qui habite l'esprit des Lyonnais, depuis des générations. Quel bonheur de me souvenir des promenades, avec mon arrière-grand-mère, née après la défaite de Sedan, arborant une très élégante toilette noire, témoignage de la haute inspiration en matière de mode, du Second Empire, et de la Troisième République. Christine Berger-Mallet sur ce thème historique, donne à sa liberté de création, toute sa plénitude. Plus question de retenues, et d'hésitations. On la ressent heureuse, accomplie devant cet ensemble de compositions en grands formats. Ils sont debout, défiants l'incommensurable, ou, couchés, selon une inclinaison baudelairienne. La lumière surgit de la matière par des accents violets, des cristaux verts ou jaunes, ou, des noirs profonds. Après la pluie, sous le pinceau de Christine Berger-Mallet, l'humide pourriture, l'oxydation irrémédiable, touchent au sublime. Cette première série de toiles annonce, nous l'espérons, une longue prolongation de cette initiative nécessaire. Christine Berger-Mallet, enseignante appliquée, et inspirée, nous livre une leçon de savoir-faire, et de sensibilité infinie. Jusqu'au 25 mars 2016. Atelier 61- 121, rue de Sèze-Lyon 6e. Métro Masséna. 06 21 15 68 31. www.atelier61.eu