Didier Terme "Summer time", galerie Partage à Lyon

Lundi, 23 Juin, 2025 - 10:04

Chez la pétillante et audacieuse Lucie Braconnier

Cette exposition fut la récompense d’un curieux périple. Étonnante soirée que celle du jeudi 19 juin, non parce qu’elle est la date du centenaire du peintre Jean Fusaro, mais car elle était celle de la Nocturne des commerçants du quartier Auguste Comte. A l’invitation de la galerie Valérie Eymeric, j’ai fait l’effort de m’y rendre pour rencontrer les galeristes et découvrir les expositions. A 19h30, j'ai cru avoir fait erreur sur la date. Je ne percevais aucun signe d’effervescence. Arrivée chez Valérie Eymeric, après avoir constaté que la galerie Ories adjacente était fermée, je vis quatre personnes à l’intérieur. Comme l’aurait dit Fernand Reynaud : "Y’a comme un défaut" ! La communication semblait avoir pêché, au grand dam de Valérie Eymeric et de Jacques Convert qui avait pris connaissance de l’événement le matin même. Restons positifs. Je pus admirer les peintures de Komili, artiste d’origine grecque. Des compositions saisies au soleil couchant dans la densité de la lumière avant le crépuscule. Carrières et lieux urbains, "instantanés de lieux abandonnés", dans des tonalités californiennes poussées à leur intensité comme en réalité augmentée. Dépêchez-vous, l’exposition se termine le 28 juin. Ne manquez aussi pas la visite du cabinet de curiosités, "Palimpseste", un accrochage harmonieux de petites gravures sur peau parcheminée d’Emma Mathoulin (jusqu’au 31 juillet).

Poursuivant pour m’assurer que je n’avais rien raté, je pérégrinais dans les rues environnantes, hélas désertes. Je décidai tout de même de profiter de la beauté du soir pour prolonger la promenade. Passant devant le Sofitel, je revins sur mes pas pour regarder la vitrine de la galerie Partage qui avait précédemment présenté Gérard Gasquet. Damned ! Il y avait de l’agitation. Enfin, quelqu’un avait joué le jeu. Que nenni ! C’était un vernissage. Et un beau, avec l’esprit de fête. Je fus immédiatement accueillie chaleureusement par la délicieuse Lucie Braconnier qui me présenta le peintre Didier Terme. Nous avons pu échanger longuement sur son parcours, sa démarche, sa technique. Dire que l’ambiance était détendue et fraternelle est une évidence confirmée par le fait que je suis restée jusqu’à minuit. Ma persévérance récompensée.

"Sumer time" est le titre de l’exposition. Que voit-on ? Des plages de la côte d’azur et de la côte basque. Plages habitées en plein soleil par les vacanciers. Le sujet est réel mais la touche libre et les axes étudiés. Autre particularité le choix du support. Ce sont des plaques de carton soigneusement ébarbées. Des formats carrés peints à l’acrylique en laissant respirer les bords pour ménager un cadre. Le carton, l’acrylique. Une combinaison qui permet des effets, le carton jouant un rôle soit d’absorption de la matière, soit de renvoi à des glacis qui ménagent des réserves, profitant de la teinte initiale du support. Didier Terme compose avec les attitudes naturelles des gens sur la plage : un groupe de surfeurs marchant sur le sable, deux baigneuse en conversation debout dans l’eau, trois jeunes garçons de dos contemplant la mer… En l’occurrence, nul besoin de voir leurs visages pour connaître leurs pensées par la simple position de leur corps. En effet les visages ne sont pas définis comme chez Sorolla ou Hopper. Didier Terme exprime beaucoup avec un minimum choisi. La chaleur qui qui chatoie dans la plénitude de la luminosité sur le sable ou dans l’eau avec le choix d’une palette réduite. Allez sans attendre visiter cette exposition estivale, pour laquelle artiste et galeriste ont fait le choix de prix abordables. Les peintures sont très bien présentées dans des cadres boîtes.

Les vacances sont là. Elles se prolongeront sur vos murs avec : Arrivée plage, L’Escalet, Quatre et le chien, Rivage, Baignades, etc. Et le plus grand format : un couple d’amoureux dans l’encadrement d’une fenêtre. La peinture m’a fait penser à un intérieur new-yorkais quand la ville est plombée sous la canicule. Mais peu importe. L’œuvre appartient à celui qui la regarde. Un conseil aux amateurs : courrez sans tarder, il y a déjà une belle poignée de pastilles rouges. 

Note : Lucie Braconnier fait l’effort louable et courageux d’éditer un livret-catalogue pour chaque exposition. Un tirage de 100 exemplaires, numérotés et signés par l’artiste. Didier Terme. "Summer time", jusqu’au 31 juillet 2025. 47 rue Sala, Lyon 2e. Du lundi au vendredi de 9h à 12h30 et de 14h à 19h.

Paule Martigny / Mémoire des Arts – blog-des-arts.com