Fantin-Latour au Musée du Luxembourg

Mercredi, 26 Octobre, 2016 - 19:03

A fleur de peau...

Depuis que la Réunion des Musées Nationaux gère le programme des expositions du Musée du Luxembourg, et leur mise en œuvre, nous voyons à nouveau des merveilles, en ces lieux, qui accueillirent en une déjà lointaine époque, le Salon des peintres témoins de leur temps. Après Fragonard, voici le temps d'Henri Fantin-Latour (1836-1904) dont nous connaissions très mal l'œuvre, et ses plus de 3000 compositions de fleurs. Si, comme moi, vous aimez les fleurs en peinture, vous serez heureux, comme je le fus, tout au long de cette visite. La veuve d'Henri Fantin-Latour fit, après la mort de son mari, un don important au Musée de Grenoble. Guy Tosatto, son conservateur avoue sans honte qu'il demeura longtemps oublié, et non-expertisé, et, que lui-même, n'avait pas jugé urgent de s'en préoccuper. Quelle outrecuidance ! Le don de Mme Fantin-Latour, née Victoria Dubourg, remonte à 1921. Il fut ignoré jusqu'en 1936, date à laquelle, on daigna briser les scellés. « On ne s'y est intéressé que récemment » déclare l'incongru, Guy Tosatto. Quelle injustice ! Quel mépris ! Quel pouvoir a-t-on stupidement donné à de tels intolérants de remplir, aussi mal, une mission pour laquelle, ils sont grassement rémunérés ? Enfin, l'essentiel n'est-il pas que l'œuvre d'Henri Fantin-Latour ressuscite aujourd'hui. Vous ne verrez pas que des fleurs. Vous découvrirez, ou, reverrez les groupes de personnages, comme dans l'hommage à Eugène Delacroix réunissant des peintres, des poètes et des écrivains : Jules Champfleury, Louis Duranty, Charles Baudelaire, Edouard Manet, James Whistler, Félix Bracquemond, Louis Cordier, Alphonse Legros, et Albert de Balleroy. Un témoignage précieux pour ressentir et comprendre cette époque, qui au contraire de la nôtre, ne manquait pas de talents démontrés. La machine à boucher les vides culturels, transformée en broyeuse de destinées, par une nomenclatura sectaire, n'était pas encore en place. Quelquefois sous l'influence de Siméon Chardin, la peinture d'Henri Fantin-Latour porte toujours des émotions secrètes, comme dans « la Lecture » conservée et prêtée par le Musée des beaux-arts de Lyon, ou, frénétiques, comme dans l'hommage au tumultueux Hector Berlioz, en 1976. Vous devez, indispensablement, visiter cette exposition véritablement événementielle, en famille ou avec des amis, car, Henri Fantin-Latour fut un exemple, pour de nombreux artistes exposants dans des Salons, comme la Société Nationale, ou, la Société lyonnaise des beaux-arts. Je pense, particulièrement, à Léon Junique, né en 1875, élève de l'école des beaux-arts de Lyon. Au Musée du Luxembourg, jusqu'au 12 février 2017 consultez : museeduluxembourg.fr