Frédéric Lorton, Jacques Peizerat, Françoise Turin au Fort de Vaise...

Lundi, 5 Novembre, 2012 - 11:16

Alice Gaillard et Jean-Jacques Renaud poursuivent leur programmation

Jean-Jacques Renaud était très affecté par la mort récente du comte Roland de la Poype (1920-2012) qui combattit au sein du groupe Normandie-Niemen. Industriel de la plasturgie, il fut membre d'honneur de la Fondation Renaud. Vincent Banssillon rappela ce destin hors du commun dont la famille occupa le château de Trept, désormais propriété de la Fondation Renaud. Des trois artistes présentés, Françoise Turin qui nous a quittés en 2011, était celle dont l'œuvre me parle le plus. A Lyon, cité des singuliers de l'art, Françoise Turun avait pris une des premières places. Fidèle au Salon du Sud-Est, où elle figurait parmi ses nombreux amis, son œuvre étrange, souvent associée à celle de Colette Espallergues, provoquait toujours la surprise de nombreux visiteurs. Son travail d'assemblages de collages évoque les joies des fêtes de Noël. Nous sommes dans le rouge, le vert, le blanc, mais si la joie apparaît, elle est très vite tempérée. Sa sculpture, nous dit encore plus de ses doutes. Les personnages de sa foule sont gris, et penchent dans tous les sens au gré des vents. Françoise Turin composa même un Christ, attendant le mort récent, au sommet d'un escalier lugubre. Une échelle d'Hadès stupéfiante dans un univers qui paraissait gentillet. Il n'en était rien, Françoise Turin était habitée par de noires préoccupations. Frédéric Lorton est un sensible pourvu d'une réelle énergie qui nourrit toute sa peinture déclinée souvent dans des grands formats, où souffle l'influence des pères américains de l'expressionnisme abstrait. Sur cette base, Frédéric Lorton fait jaillir d'improbables excroissances, où naissent parfois les évocations de vagues figures humaines, comme autant de fantômes. Certaines de ses gravures s'inscrivent dans l'inspiration et la manière de Pierre Jacquemon. Quant à l'œuvre de Jacques Peizerat, jamais totalement abstraite, elle n'a que très peu changé depuis l'époque où je fis sa connaissance, vers 1969. Tant mieux. Pour cela, je le félicite. Alice Gaillard qui participa à la sélection des exposants, me disait à juste titre que les oeuvres de Frédéric Lorton et de Jacques Peizerat étaient très différentes, bien que toutes deux abstraites. Frédéric Lorton peintures. Jacques Peizerat peintures. Françoise Turin peintures et sculptures. Fort de Vaise jusqu'au 25 novembre 2012. Mercredi, samedi et dimanche de 14h30 à 19h ou sur rendez-vous. 04 78 47 10 82