Geneviève Asse / Editions Ides et Calendes

Lundi, 8 Juin, 2015 - 15:36

Son œuvre est un long voyage dans l'histoire de l'art, en France...

Dans la collection : Polychrome, par Lydia Harambourg, critique et historienne de l'art, spécialiste de la Nouvelle Ecole de Paris, auteur du Dictionnaire des peintres de l'école de Paris 1945-1965. Que dire du parcours de Geneviève Asse et de son œuvre ? Quelle est en permanence sous influence, au gré de ses rencontres. L'admirable biographie ne permet pas à Geneviève Asse, bonne faiseuse, d'échapper aux vertiges de la rétrospective. D'abord, Georges Braque (elle n'était pas la seule, ce qui ne constitue pas une excuse). Geneviève Asse fait du Braque pendant des années, et parfois mieux que Braque lui-même, résultat auquel parviennent quelquefois les suiveurs. Elle acceptera le sceau de Serge Poliakoff, de Jacques Villon, de Bram Van Velde, et surtout, de Nicolas de Staël. Geneviève Asse est animée depuis son entrée à l'école nationale supérieure des arts décoratifs, d'un immense désir de faire carrière. Insatiable, elle expose à Paris, dans plusieurs lieux dans le même temps : galerie Claude Bernard, galerie Lucien Durand, galerie Schoeller, galerie de Seine, etc. Elle participe à plusieurs salons : les Réalités nouvelles, le Salon de Mai, Les moins de trente ans, et, Grand et Jeunes d'aujourd'hui. Quelle volonté d'être vue ! Il est facile de réécrire l'histoire de la peinture, dans la seconde partie du XXe Siècle. Je le regrette, mais Geneviève Asse n'est pas une figure majeure de la peinture française de cette période à nos jours. D'ailleurs, elle est absente des ouvrages historiques de référence, comme l'Aventure de l'art au XXe siècle de Jean-Louis Ferrier, ou, Cinquante art d'art vivant de Michel Ragon. En 1963, alors qu'on célébrait l'inspiration de Joseph Sima (admirable auteur de toiles inspirées par les orages, les courants électriques), Geneviève Asse n'hésite pas à produire une œuvre mièvre qu'elle nomme : Pluie. Toute sa méthode est ainsi définie. Je n'ose évoquer Piet Mondrian, et surtout, l'empreinte actuelle sur la peinture de Geneviève Asse des abstraits américains : Barnett Newman, Ad Reinhardt, Mark Rothko, etc. Geneviève Asse n'a jamais échappé à l'atmosphère de son temps. Elle n'en est qu'un miroir, un reflet. Le musée des beaux-arts de Lyon lui rend hommage, jusqu'au 22 septembre 2015. Dans la même collection : Olivier Debré, Yves Klein, Jacques Villeglé, Zao Wou-Ki, Raymond Hains, Corneille, Jean Bertholle, Jean Couty, etc. Broché, couverture à rabats. 120 pages dont 43 en couleur. Format : 17 x 12 cm. 24€.