Honoré Hugrel, honoré à Mâcon, sa ville natale, au musée des Ursulines...

Lundi, 1 Juin, 2015 - 08:32

Une rétrospective nécessaire...

Marie Lapalus pendant le vernissage

"Peintre et conservateur (1880-1944)". Le destin est cruel pour ceux qui occupèrent le devant de la scène artistique, et qui sombrèrent dans les oubliettes de l'Histoire. Heureusement, le monde des musées comporte des individus à l'esprit ouvert, comme Marie Lapalus, capables de défendre sans exclusion des artistes oubliés, comme Honoré Hugrel, qui fut son prédécesseur, comme conservateur du musée des beaux-arts de Mâcon, ou, des maîtres de l'Art moderne ou contemporain, comme : Maxime Descombin, Aurélie Nemours, François Morellet, Gottfried Honegger, ou Albert Lenormand. Marie Lapalus démontrait déjà son orientation, en présentant, en 1996, l'exposition : « Quand la peinture se fait mémoire ». Le catalogue intitulé : 100 peintures des collections ( Greuze, Le Brun, Todeschini, Lallemand, Fantin-Latour, Courbet, Bonnat, Corot, Henner, Chintreuil, Appian, Monet, Bussière, Puvis de Chavannes, Laronze, Villon, Gleizes, etc), dont je vous recommande l'achat, confirme l'esprit d'ouverture qui est la marque de sa conservatrice, Marie Lapalus. Des noms illustres associés à des personnalités régionales. Espérons que son successeur maintiendra cette ligne opérationnelle exemplaire. Mais, qui était Honoré Hugrel ? Il était né le 14 juin 1880, à Mâcon, où, il fréquenta l'école de dessin, avant d'entrer en apprentissage chez le peintre décorateur, Hippolyte Perrin. Monté à Paris, il suivra les cours de l'école du Louvre. De retour à Mâcon, ayant sacrifié à ses obligations militaires, il exposa, à Lyon, en 1901, au Salon de la Lyonnaise des beaux-arts, alors présidé par Félix Bauer et Francisque Favre. Devant les toiles intitulées «  Pâturage » ou « Labour dans le mâconnais », on comprend pourquoi, il reçut le Prix Rosa Bonheur à Paris, au Salon des artistes français, et pour quelle raison, il fut en communion de pensée avec Clovis Terraire, membre influent de la Société Lyonnaise des beaux-arts où, il reviendra, à partir de 1911. A partir de 1908, il devint peintre décorateur pour photographes auxquels, il fournissait des décors peints. Il composa aussi de nombreux décors de théâtre. Comme Eugène Delacroix, et les orientalistes, Honoré Hugrel, fit le voyage, en 1908, pour Alger, dont il ramena de nombreux dessins et esquisses. Cette mode n'épargna pas le Lyonnais, Tony Tollet, membre de l'Académie de Lyon, qui lui aussi s'embarqua pour le Maroc. Je dois dire la haute qualité du catalogue qui doit beaucoup à la profondeur des recherches constituant les multiples études. Il forme un document indispensable pour la bibliothèques des véritables passionnés de peintures régionales, si représentatives des plus grands moments de l'Histoire nationale. Catalogue broché. 17,30€. Jusqu'au 30 août 2015. Du mardi au samedi de 10h à 12h et de 14h à 18h. Dimanche de 14h à 18h. Musée des Ursulines-5,rue des Ursulines-Mâcon.