Jacques Truphémus illumine la Galerie Claude Bernard...

Samedi, 7 Janvier, 2017 - 09:47

De la lumière, un miroir, et puis de hautes fleurs, et encore, des vies silencieuses...

Olivier Debré, pour lequel, nous entretenons une admiration sans faille, aimait dire : « Le jeune peintre peint foncé, le peintre âgé, peint clair. » La dernière exposition de Jacques Truphémus en est la vibrante incarnation. J'étais un peu inquiet de la réalité de l'œuvre de Jacques Truphémus, après avoir récemment vu, trois toiles au Salon du Sud-Est. Est-ce le président, Jean-Louis Mandon qui fit cette critiquable sélection ? Je n'en serais pas étonné, tellement Jean-Louis Mandon manque à tous ses devoirs. Ne l'a-t-on pas entendu, il y a quelques semaines, dénigrer les sociétaires du Salon du Sud-Est, en raillant leur production ? S'il n'est pas content, qu'il parte. Il ne sera pas difficile de faire mieux que lui ! Je conseille aux lyonnais amoureux de la peinture de Jacques Truphémus de faire le voyage, à Paris, jusqu'à la galerie Claude Bernard. Comme moi, ils seront rassurés. Né, sous le signe astrologique du scorpion en novembre 1922, Jacques Truphémus, maladif dans son jeune âge, est désormais au sommet de son art. Ses grandes compositions sont baignées de lumière. Les formes explosent. Elles sont parfaitement rendues autour de l'usage d'un miroir providentiel. Vies silencieuses, ai-je écrit ? Non, elles sont plutôt porteuses d'expression, de messages de joie de vivre, d'intensité émotionnelle. Nous devons féliciter, son marchand, l'honorable Claude Bernard qui réalise, une fois encore, un catalogue admirable, merveilleux écrin des œuvres récentes de Jacques Truphémus, contenant un texte de Roger Pierre Turine qui évoque un « nonagénaire averti et placide ». Halte aux poncifs ! Averti sûrement, mais placide, non, jamais. Jacques Truphémus n'est pas un sage. Il est trop tourmenté pour cela. Les années ne sont pas parvenues à éteindre son énergie de jeune homme. La preuve est entièrement contenue dans ses nouvelles compositions jetées comme des cris de passion, comme des chants d'espérances. La peinture, bien entendu, mais aussi, le dessin qui soutient discrètement ses vastes ensembles vitupérant d'extase, et d'éblouissements. L'enthousiasme de Jacques Truphémus est enrichi par son art de la mise en scène. Il sait assembler devant la grande fenêtre de son atelier, au bas des longs rideaux blancs, le volume d'un bouquet de fleurs, de poires, et de quelques pommes. La lumière est prise, mais, jamais domptée. Elle vibre aux limites de l'explosion, reflet du caractère naturellement indomptable de Jacques Truphémus. Heureuse information, l'exposition est prolongée, jusqu'au 28 janvier 2017, galerie Claude Bernard, 7 et 9 rue des beaux-arts, à Paris.