L'Oeil de Paris / Editions Séguier

Jeudi, 27 Novembre, 2014 - 14:23

Une œuvre véritablement originale, à voir, au Crédit Municipal de Paris...

Publié pour l'exposition de Jean-Philippe Charbonnier (1921-2004) conçue par le Musée d'Art moderne de la Ville de Paris, et présentée au Crédit Municipal de Paris, jusqu'au 14 février 2015, et dont le commissaire est Emmanuelle de l'Ecotais, chargée des collections photographiques. Superbe idée de présenter sur le devant de la scène artistique contemporaine, ce photographe oublié, si on le compare à un Doisneau où à un Brassaï. Nous avons des raisons de le faire. Comme chez Robert Doisneau, dans les clichés de Jean-Philippe Charbonnier, qui fit ses débuts avec Sam Levin ,on trouve de l'humour, et, comme chez Brassaï, un érotisme de la nuit parisienne qui avait séduit l'écrivain américain, Henry Miller, admirateur phantasmatique de la nature féminine. Jean-Philippe Chevalier dont le père peignait des décors pour le cinéma et dont la mère était écrivain et nièce d'Alexandre Natanson, avait sans doute beaucoup appris auprès de Théo Blanc et Antoine Demilly, maîtres de la lumière lyonnaise, et de ses clairs-obscurs. Jean-Philippe Charbonnier qui fut professeur à l'Ecole supérieure des Arts graphiques, à Paris, voyait tout avec un œil coquin et mutin. Quel bonheur, pour nous, coincés dans une époque soumise au doute! Il inaugura avec Pierre Sudre et Denis Brihat le premier festival d'Arles, où s'illustra le regretté Lucien Clergue, qui vient de nous quitter. Jean-Philippe Chevalier, esprit élégant et cultivé, avait croisé : Claude Rich, Christian Dior, Juliette Gréco, Miles Davis, Bettina, En 1978, pour une commande, il réussi une admirable photographie des jambes de Marisa Berenson. Artiste, parfois soumis à la commande, mais toujours libre, Jean-Philippe Charbonnier n'entrait pas dans les règles tyranniques imposées par la mode. Bravo ! Il était donc nécessaire de présenter son travail... Pourtant, il avait intégré l'Agence Rapho, comme Willy Ronis, Edouard Boubat et Robert Doisneau, et il avait obtenu, le Grand Prix de photographie de la Ville de Paris, en 1996. Avec des repères chronologiques. 79 photographies. Broché. 104 p. Format : 21 x 15 cm. 10€. Crédit Municipal de Paris, dans le Marais, jusqu'au 14 février 2015