La galerie Sainte-Hélène accueille trois artistes hors-les-normes...

Lundi, 7 Janvier, 2013 - 07:38

Claude-Laurence Casoli, Odile Daventure et Danielle Dehoux-Grafmeyer...

exposent depuis quelques années au Salon Regain, présidé par le vénérable Nicolas Kouzoupis.La galerie Sainte-Hélène est un vestige des temps anciens. Elle est animée par deux vieilles dames dévouées à l'art, amoureuses de peinture insolite, les sœurs Dikéos, filles d'un marchand très compétent installé dans le quartier d'Ainay, depuis la fin des années trente. J'ai vu pour la première fois des œuvres d'Odile Daventure accrochées avec des compositions de Favrène, dans l'atelier de tapissier de mon ami Jacques Royer, à deux pas de la Préfecture. Quel chemin parcouru depuis. Odile Daventure, comme sa camarade Danielle Dehoux-Grafmeyer, a construit son vocubulaire. Il est composé de petites femmes charmantes, roses et rondes, et souvent nues. Depuis quelques temps, Odile Daventure aménage parfois autour d'elles des univers de bris de miroirs ou de pierres aux allures précieuses. Un univers de féeries ? Ne nous fions pas aux apparences. Les jeunes filles d'Odile Daventure adoptent quelquefois d'étranges attitudes nourries de mélancolique solitude. Une œuvre en mutation. Danielle Dehoux-Grafmeyer s'exprime totalement dans ses palympsestes aux noms émergeants de dictionnaires, d'antiphonaires, d'encyclopédies mystérieuses : chrysoprase tangerine, nude, mangrove, lichen, padona padovica, etc. Une longue lecture, heureusement intellectuelle. Les petits formats sont aussi passionnants que les grands, ce qui n'est pas aussi évident qu'il paraît. Claude-Laurence Casoli avait d'abord retenu mon attention avec ses aménagements mêlant la peinture à des objets pris dans des filets, des toiles de jute. Il y a là un aspect brut, mais aussi porteur de rêves, voir de fantasmes qui me rappelait les œuvres de Veuve Angine, des années soixante-dix. Mais, Claude-Laurence Casoli doit à l'avenir nous épargner ses natures mortes. Elle doit impérativement faire un choix. Ses natures mortes sont très quelconque. Tout n'est pas possible. Hélas. Le collectionneur même averti ne peut qu'être désorienté. L'objectif n'est pas là, en la circonstance. Ces trois artistes méritent votre intérêt. Il y avait pendant notre visite une élégante à chapeau, très distinguée, comme une amie de Madeleine Castaing. Un joli souvenir. Galerie Sainte-Hélène. 16 rue Sainte-Hélène-Lyon-2e. Jusqu'au 19 janvier 2013. 04 78 37 66 43.