Le Théâtre éternel par les bons soins des Editions Montparnasse …

Mercredi, 31 Juillet, 2013 - 07:55

Une transmission miraculeuse…

  La Volupté de l’honneur de Pirandello (capté en 1968, mise en scène François Chaumette), Hernani de Victor Hugo (capté en 1975, mise en scène Robert Hossein), le Triomphe de l’amour de Marivaux (capté en 1978, mise en scène Yves Gasc, une occasion de revoir Dominique Constanza qui mit fin à ses jours, le 24 juin 2013, alors qu’elle était doyen de la Comédie-Française. Curieusement, Gérard Giroudon qui jouait Arlequin lui a succédé, le 25 juin 2013), trois titres d’une collection comprenant déjà : le Roi se meurt de Ionesco, la Nuit et le Moment de Crébillon fils, le Partage de Midi de Paul Claudel, les Temps difficiles d’Edouard Bourdet, l’Avare de Molière, Le chapeau de paille d'Italie d'Eugène Labiche, etc. Le théâtre comme tous les arts, comme tous les compartiments de notre société, est entré en déliquescence. A la défense de textes jugés trop classiques, on préfère les jeux de rôles, les combats de situations empruntées à notre triste quotidien. On n’interprète plus un personnage. On le compose soi-même à partir d’exemples perçus au hasard des rencontres. Avoir lu ? Certainement pas. On préfère monter sur un ring, comme des boxeurs, et donner un spectacle. On bouge. On ne se déplace plus sur un plateau, selon le soin d’une mise en scène. Plus, ou très peu de textes contemporains. Les auteurs sont morts ou si rares. Regarder vers un passé glorieux, pour s’inspirer d’une tradition ou de l’exemple de vrais modèles, comme François Chaumette, Jacques Toja, Michel Etcheverry, Geneviève Casile, Michel Aumont, etc. Que nenni ! Je vous recommande très vivement de revoir la Volupté de l’honneur de Luigi Pirandello. François Chaumette composait Angelo Baldovino, un personnage étrange qui accepte une position sociale ambiguë. Comme, il l’a bien étudié, comme il le restitue bien en face d’un Jacques Toja merveilleux de retenue et de dignité. Angelo Baldovino vit sous nos yeux, chacun de ses déplacements, chacun de ses mots, chacun de ses sourires accentue la sensation que nous ressentons dans toute sa précision. Qui peut aujourd’hui jouer comme le faisait François Chaumette, et les nombreux comédiens dont nous avons oublié les noms : Denise Pezzani, Jacques Maury, Serge Maillat, François Vibert, Nicolas Silberg, Patrice Kerbrat, Aline Bertrand,Yves Pignot, Raymond Acquaviva, Yvonne Godeau, etc ? Les «  meilleurs » comédiens sont des comiques qui font le ridicule de notre minable cinéma français. Heureusement, l’initiative de ceux qui prirent le soin d’enregistrer ces spectacles, relayés par l’activité des éditions Montparnasse, permettra aux nouvelles générations de découvrir, de ressentir, et peut-être d’interpréter ces rôles essentiels. Cette transmission de notre patrimoine a quelque chose de miraculeux… www.editionsmontparnasse.fr