Le Vent / MuMa – Le Havre

Lundi, 11 Juillet, 2022 - 10:10

« Cela qui ne peut être peint »

Quelques 190 œuvres. Un superbe ouvrage publié pour être le catalogue de l’exposition le Vent, présentée au MuMa-Musée d’art moderne André Malraux au Havre jusqu’au 2 octobre 2022. Les commissaires sont Annette Haudiquet, Jacqueline Salmon photographe et Jean-Christian Fleury, avec la collaboration de Michël Debris coordinateur des expositions. La scénographie est d’Anne Gratadour. Le MuMa présente sur son parvis pendant l’exposition, Le Petit Pré où le vent se joue. Une installation végétale créée par la direction des espace s verts de la ville du Havre, sur une proposition d’Anne Maquignon. Avec une préface d’Edouard Philippe maire du Havre, président de Le Havre-Scène Métropole. Jean-Christian Fleury rend hommage à Jacques-Henri Lartigue avec un texte intitulé un vent de modernité. La mise en regard du tableau photographique de Jeff Wall A Sudden Gust of wind  (after Hokusai) avec une des Trente-six vues du mont Fuji d’Hokusai qui traduit un lien profond entre ses quatre personnages avec la nature, est fabuleuse. Mais chez Wall la vision est désespérante. Là où était représenté le mont Fuji à l’horizon figure la silhouette d’une ville industrielle, les couleurs sont froides et quatre hommes se débattent dans le coup de vent dans un mouvement insensé.  Voilà un exemple de la manière dont les commissaires ont pensé cette exposition unique et passionnante. Entre autres œuvres, celles d’Philippe Favier, morceaux de verre miniatures peints à l ‘émail à froid, le linge séchant au vent de Man Ray, thème admirablement peint par Gustave Cailebotte, l’univers personnel de Corinne Mercadier qui répond aux expériences menées par Marey sur la fumée, et celui de Jacqueline Salmon, inspiré de techniques de notation météorologiques, poétiques clichés photographiques criblés de réseaux de flèches. Mais aussi, Eugène Boudin et ses plages, les naufrages et tempêtes de Paul Brill ou Turner, les coups de vent d’Isabey ou Vallotton, la manière d’utiliser les jupons de Daumier, les lavis de Victor Hugo pour Les Travailleurs de la mer, les pâtes de verre de Gallé et des frères Daum, etc. Une diversité savamment pensée, cohérente, surprenante et réjouissante : peintures, dessins, gravures, sculptures, photographies, vidéos. Le projet : donner forme à l’invisible voilà le différent immémorial auquel le vent a confronté les hommes. Mais comment représenter le vent ? Vous vous ferez une idée après avoir lu cet ouvrage volumineux. Très abondamment illustré par des reproductions d’œuvres souvent en pleine page. Relié. Couverture cartonnée avec tranchefile. 256 p. 35€.  MuMa-Musée d’art moderne André Malraux au Havre jusqu’au 2 octobre 2022. Alain Vollerin