Les Rouart / Gallimard - Musée des Beaux-Arts de Nancy

Jeudi, 8 Janvier, 2015 - 10:33

Indispensable, pour approfondir votre connaissance de l'aventure Impressionniste...

De l'impressionnisme au réalisme magique, par Dominique Bona, de l'Académie française, au cœur de l'actualité littéraire et artistique, puisqu'elle vient de publier, chez Grasset : « Je suis fou de toi » une biographie de la « pétroleuse » Jeanne Voilier. Dominique Bona connaît bien son sujet, elle a écrit : Berthe Morizot, le secret de la femme en noir, Deux sœurs : Yvonne et Christine Rouart, muses de l'Impressionnisme, qui obtint le Prix spécial Simone Veil, en 2012. Publié dans le cadre de l'exposition présentée au musée des Beaux-Arts de Nancy, jusqu'au 23 février 2015, et qui s'installera ensuite au Centre d'Art et d'Exposition de la Ferme ornée, propriété Caillebotte, à Yerres, du 28 mars au 5 juillet 2015. Dominique Bona évoque ici, deux membres de la famille, tous deux peintres : Henri (1833-1912) et Ernest (1874-1942) et le petit-fils du premier, et neveu du second, également peintre, Augustin (1907-1997). Dominique Bona a choisi des textes de référence : Henri Rouart, dans le sillage de Corot par Paul Valéry (dont Dominique Bona décrit la vie amoureuse compliquée, et sa dernière passion cachée et tumultueuse, dans sa biographie de Jeanne Voilier, dont je vous recommande la lecture. Vous serez stupéfaits.) Ernest Rouart, sous la férule de Degas par Léon-Paul Fargue, et enfin, Augustin Rouart, le bonheur des tristes par Frédéric Vitoux, lui aussi de l'Académie française, biographe de Louis-Ferdinand Céline. Vous lirez aussi, deux autres écrits : Une famille d'ombres et de lumières par Jean-Marie Rouart, et, l'art en héritage par Charles Villeneuve de Janti, directeur du musée des Beaux-Arts de Nancy. Ces trois peintres étaient trop timorés pour concevoir des œuvres de caractère. Parmi celles d'Henri Rouart présentes dans cet ouvrage, la meilleure à notre humble avis, est la Terrasse au bord de la seine à Melun de 1874, dans l'esprit de Corot. On peut aussi apprécier des paysages autour de sa demeure de la Queue-en-Brie. Il n'était pas très doué pour les nus. Hormis, l'admiration qu'il portait à Edgar Degas et dont l'influence est indéniable, il y a dans la peinture d'Ernest Rouart quelque chose de surnaturel, de troublé, une perturbation de l'esprit et de la traduction de la vie. Ceci est une réelle originalité. Je ne suis pas d'accord avec Frédéric Vitoux. On discerne parfaitement dans un ensemble de toiles, celles d'Ernest Rouart. Chez Augustin Rouart, outre l'influence des Nabis, il y a quelque chose de la peinture suisse présentée à la Fondation Gianadda, à Martigny, jusqu'au 14 juin 2015 : Albert Anker, Rudolf Koller, Ernest Biéler, etc. Il suffit de regarder l'admirable portrait d'Henri Rouart par Edgar Degas, pour ressentir la différence entre la production d'un maître, et celle « d'éternels élèves ». Dominique Bona fournit un document infiniment utile. Elle doit être félicitée. Contient aussi un arbre généalogique de la famille Rouart, et des repères biographiques établis par David Haziot. Avec un index des noms et des lieux. Relié, couverture cartonnée avec tranchefile + jaquette pelliculée mate. 167 p. Format : 29,5 x 23,5 cm. 35€. Musée des Beaux-Arts de Nancy, jusqu'au 23 février 2015,