Patrick Marquès, dans l’église de Brignais, porte l’esprit du chemin de Croix, à son incandescence…

Jeudi, 10 Décembre, 2015 - 11:01

Patrick Marquès, du réel au spirituel…

L’humain n’est pas toujours très courageux. Il hésite. Il s’avance sur les chemins de la mode. Il se protège derrière la nomenclature. Il recherche les honneurs, les pouvoirs. Patrick Marquès qui dispose d’un vaste atelier, en face de la mairie de Brignais, est un peintre doté d’une saine énergie. Il y a longtemps que nous sommes convaincus de l’efficacité de son engagement dans la peinture. En quelques années, il est passé du matériel au spirituel. Depuis la disparition de Jean Couty, de René-Maria Burlet, de Jean Martin, de Camille Niogret, Lyon était en quête d’artistes capables de s’engager dans la description du message chrétien. Ou commence l’art spiritualisé ? Dans une nature morte de Chardin ? Dans une composition de Francis Gruber ? Nous avions apprécié le chemin de Croix de Claude Leclercq. Patrick Marquès va plus loin. Il régénère profondément les étapes du parcours du Christ. Nous sommes dans le monumental. Toute l’église est magnifiée. Patrick Marquès face à des questionnements essentiels, est complètement désinhibé. Il ne s’épargne aucune audace. La Cruxifiction finale, la mort sur la Croix, est scrupuleusement traduite dans, et par la peinture. La composition en forme de croix de quatre peintures permet le juste témoignage d’un moment intense, celui, où le Christ remet son âme entre les mains de son père qui le reconnaît, comme son messager, comme celui qu’il envoya sur la terre, pour expier les péchés des hommes. Du ciel éternel descend un élan de matière symbolisant magnifiquement le lien divin entre le Fils, et le Père. Patrick Marquès atteint l’instant sublime. La peinture devient la chair du texte divin. Via Crusis. Le message passe pour l’éternité. Je dois dire aussi, la passion de l’artiste pour l’épreuve christique, dont il sublime dans chaque station, les douleurs, et les larmes. Je veux transmettre mon émotion devant la Vierge, femme héroïque, Sainte élancée dans sa conviction, et sa reconnaissance, libre comme une contemporaine lectrice de Simone de Beauvoir, ou, comme une militante Pasionaria. La mise en lumière de cet ensemble est parfaite. Nous ne sommes plus à Brignais, mais, à Jérusalem. Nous souffrons sous Ponce Pilate. Nous souhaitons partager les décisives souffrances du Christ. Nous sommes aux sources primordiales, emportés par le lyrisme pictural de Patrick Marquès. Incontestablement, une visite s’impose. L’église de Brignais doit devenir un lieu de pèlerinage incontournable… Un livre fut publié : Via Crucis, nécessaire résumé de cette fabuleuse aventure…