Pendant la Fiac 2015, Estève fait l'événement, galerie Applicat-Prazan...

Samedi, 24 Octobre, 2015 - 12:41

Avant les travaux du Grand Palais, la foule était présente, le jour du vernissage...

Kamel Mennour discutant avec un ectoplasmique revenant, Pierre Nahon

Maurice Estève, peintre longtemps contesté, peut-être, parce qu'il ne faisait pas partie des jeunes gens réunis, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, autour d'Alfred Manessier, et de Jean Bazaine, enluminait la galerie Applicat-Prazan. Certaines de ses couleurs semblent sorties d'une toile de Paul Gauguin, tellement, elles sont lumineuses. J'eus l'occasion d'échanger quelques mots, avec Franck Prazan, admirateur de l'historien et critique d'art, Michel Ragon. Il m'avoua devoir son engagement, dans son métier de marchand, à ses lectures des textes engagés de Michel Ragon, qu'il rencontrait dans la galerie de son père, Bernard Prazan. Jennifer Flay qui a réussi son pari initial d'ouvrir la Fiac à l'International, veut donner, dans un avenir proche, plus de place aux jeunes galeristes, à celles qui sont dans Officielle, qui montrent des artistes dont la réputation dépasse leur région originelle. Bien ! Alors, que dire de la présence du lyonnais, Olivier Houg qui présente Aurélie Pétrel, issue de l'école des beaux-arts de Lyon, dont l'œuvre n'est portée par aucune créativité. La Fiac est avant tout le reflet de l'action des écoles d'art, et, des biennales d'art contemporain dans le monde, à New York, à Berlin, à Londres, à Shangaï, à Moscou, et à Paris, où, les plus actives sont Emmanuel Perrotin, et, Kammel Mennour (qui vendait des affiches dans les supermarchés, il y a un peu plus de quinze ans). Que serait la Fiac sans eux ? La Fiac est le miroir de nos sociétés entièrement uniformisées. Aux quatre coins de la planète, on s'habille, on mange, on boit, de la même manière. Les artistes n'échappent pas à la règle. Ils sont formatés, et produisent un art pompiérisé. La situation n'est pas récente. Ce système économique est bien installé, malgré la Crise (il y avait moins de galeries, cette année. Diable, tout coûte !). Je n'ai pas croisé la ministre de la culture, ni les nombreux hommes politiques éternellement en campagne. La malheureuse, Fleur Pellerin est obligée de faire du super Hollande (c'est-à-dire, courir partout, inutilement), pour conserver la confiance de son mentor, Laurent Fabius. Elle est sur tous les fronts. Elle s'oblige à publier des textes laudateurs, pour tous les morts de l'univers artistique. Une des dernières en date : Anne Tronche, critique fonctionnarisé, qui faisait plus souvent la gueule que de charmants sourires. Paix à son âme. La Fiac est aussi constituée de gadgets. Beaucoup trop. Curieusement, l'événement artistique de cette semaine, ce n'était pas la Fiac, mais, à quelques pas, Arts Elysées, cette année enrichie d'une rigueur qui lui manquait dans les éditions précédentes... Cette visite de la Fiac fut pour moi le bonheur des heureuses retrouvailles avec l'ami Victor Sfez qui réouvre une galerie 60 quai des Orfèvres, où il présente en permanence l'art Construit d'Hernandez et Fernandez Oui, la Fiac peine à convaincre de son intérêt, et de sa légitimité de leader de la création contemporaine. Une preuve ? Télérama n'a rien fait. Si, dans son supplément consacré aux sorties, un article à propos de l'accueil des VIP signé par Joséphine Bindé. On apprend qu'une des meilleures ventes de l'an dernier fut une toile de Piet Mondrian. Cette année ce fut une admirable composition de Pierre Soulages. Quelle blague d'Art contemporain ! Comment, la Fiac pourrait-elle échapper au climat de faillite générale qui domine la France, depuis l'élection de François Hollande, avec le soutien de Marine Le Pen, et de François Bayrou ?