Plumes – Visions de l'Amérique précolombienne / Musée du Quai Branly – Editions Somogy

Vendredi, 20 Janvier, 2017 - 10:18

Une visite à prévoir, attention derniers jours

La plume fil conducteur de cet ouvrage et de l'exposition présentée au musée du Quai Branly jusqu'au 29 janvier 2017, est un symbole universel. Elle tient une place primordiale dans les cultures méso-américaines et andines. Parmi les objets exposés, il y a ceux ramenés par Guillaume Pujos ainsi que de nombreux autres cédées par de généreux et méticuleux donateurs. C'est une des plus grandes collections de France et une référence pour les 17 musées français dans lesquels sont dispersés 22 000 objets des Amériques répertoriés par Pascal Mongne. Avant la conquête hispanique, l'usage et le commerce des plumes étaient codifiés. La plume, associée aux dieux et aux mythes fondateurs, revêtait un caractère symbolique, donc sacré. Elle était réservée à l'usage des caciques. Les évangélisateurs conscients de son importance la détournèrent au profit du message chrétien. Les moines franciscains réutilisèrent alors l'art des maîtres plumassiers aztèques. Parmi les richesses rapportées du Mexique, les plumasseries furent les œuvres les plus appréciées en Europe. Elles figurèrent en nombre dans les cabinets de curiosités. Dès le XVIe siècle, la plume s'imposa en Occident comme un des emblèmes du Nouveau Monde. L'image stéréotypée de l'Indien paré de plumes perdurera jusqu'au début du XXe siècle. Tous ces aspects sont développés dans le catalogue de l'exposition réalisé sous la direction de Fabien-Ferrer Joly, conservateur du musée des Jacobins à Auch. Vous apprécierez son portrait de Guillaume Pujos, amateur d'art averti qui rassembla des pièces dès son arrivée au Chili : terres cuites pré-colombiennes, sculptures en bois polychromes du XVIIIe siècle, etc. Il a signé également : « Plumes, identité de l'Amérique précolombienne » (des mosaïques de plumes sur des parures épiscopales ou sur bois), et aussi avec Gérard Prier : « Les plumes de la résistance » (colliers de plumes et splendides huiles sur toiles des XVIIe et XVIIIe siècles). Autres contributions : Carole Fraresso, « Textiles et plumes divines du Pérou ancien ». A noter une étonnante frise de colibris, un décor de vêtement datant de quelques siècles après J.-C., des ornements avec des figures de hiboux. Anne-Marie Wohrer, « Les oiseaux, les plumes et le duvet dans les manuscrits pictographiques », Pascal Mongne, « La messe de Saint-Grégoire – Un message métissé », et « L'Indien emplumé ou la caricature d'un continent » (avec de remarquables personnages en porcelaine du XVIIIe siècle). Et pour finir, ce que nous attendions, quelques pages sur les impressionnantes coiffes des chefs indiens des plaines. Broché avec de très larges rabats. Grand format : 24,8 x 28 cm. 120 p. 25€. Musée du Quai Branly jusqu'au 29 janvier 2017