Serge Poliakoff et Jean Pons au Musée Faure

Mardi, 16 Juillet, 2013 - 14:00

Chronique d'un temps où la lithographie unissait les artistes et les artisans…

Serge Poliakoff, lithographie, 1961

Dans les années qui suivirent la Seconde Guerre Mondiale, les artistes redécouvrir le plaisir de l’impression lithographique. Il y eut l’atelier de Fernand Mourlot, fréquenté par les plus estimables génies : Pablo Picasso, Henri Matisse, Georges Braque, Alberto Giacometti, Marc Chagall, et même, Jean Couty. A cette époque, les artistes étaient très proches de leurs œuvres. L’impression lithographique symbolise un instant de vérité, où une complicité naissait entre le créateur et le technicien, maître du pouvoir de la Pierre. Jean Pons (1913-2005) formé à l’Ecole Estienne, comme Robert Doisneau, constitua son atelier lithographique à Montparnasse, en 1938. Jean Pons fut lui-aussi, artiste peintre. Il fréquenta les membres des Groupes Cobra et de la Nouvelle Figuration. En 1950, Serge Poliakoff eut envie d’éprouver les sensations procurées par l’usage de la Pierre, par le dialogue avec l’artisan. La rencontre entre Jean Pons et Serge Poliakoff fut fructueuse comme en témoigne cette exposition. J’eus la chance de rencontrer et de visiter avec sa fille, Bernadette Pons l’atelier, installé près des quais de Seine, rue des Lions Saint-Paul. Un souvenir chaleureux dont je mesure l’importance avec le recul. Michel Ragon qui fut aussi un des plus fervents défenseurs de l’œuvre de Serge Poliakoff, écrivit à propos de Jean Pons : «  La Synthèse entre des signes à prori contradictoires, n’est pas facile. Mais, Pons aime prendre des risques. Qu’il soit remercié de ses audaces. L’Art n’avance qu’à ce prix. » Musée Faure. Aix-les-Bains. Serge Poliakoff à l’Atelier Pons, jusqu’au 29 septembre 2013.