Vourles, consécration pour Patrick Marquès, à la Maison Forte…

Mardi, 8 Mars, 2016 - 19:56

Imprimer son destin de peintre dans la plastique obsessionnelle de ses modèles féminins…

Michel Régnier et Patrick Marquès autour d'une célébration de l'Angélus.

Est-il nécessaire de vous redire cette fabuleuse déclaration du romancier Henry Miller, lui aussi partagé entre écriture et peinture : «  Peindre, c’est aimer à nouveau » ? Oui ! dans son immense sincérité, Patrick Marquès sait, lui aussi, trouver les mots précis pour dire ses états d’âme face à son engagement pictural. Quelle responsabilité ! Quel courage, pour dire un jour à ses proches, à sa famille : je suis peintre. Je veux vivre de ma peinture. Le pari est encore plus élevé, quand on a compris que se confronter à un tel projet réclamera la totalité de soi, sans possible repentir, sans recours à un ailleurs improbable. Et puis, venir après tant de trajectoires célèbres, tant de miracles accomplis avec des pinceaux, et des couleurs. Heureusement, la passion, quelque peu aveuglante, aide le jeune artiste à soutenir son engagement. Oui, plus que de l’ambition, il faut une extraordinaire confiance en soi. Il faut apprendre à faire du temps qui passe, inexorablement, un joyeux compagnon pour l’éternité, malgré le silence, et la solitude de l’atelier. Comment, Patrick Marquès décida-t-il un jour que ses plus belles marines, ses plus somptueux paysages, ses plus envoûtantes natures-mortes composeraient ses nus féminins les plus expressifs où, le regardeur attentif en retrouverait toutes les nuances ? Comment, parvint-il à tel niveau de dialogue avec les formes féminines ? Comment, naquit le miracle de ces dons de femmes : langoureuses, offertes, plantureuses, amoureuses, etc ? Pourquoi, tous ces modèles acceptèrent-ils de partager l’engouement de Patrick Marquès, pour la représentation de leur complète nudité ? Pourquoi, tant de simplicité et de générosité ? Comment, Patrick Marquès est-il devenu le peintre du corps féminin ? En un mot, comment a-t-il su les convaincre ? Au passage, saluons la volonté de Michel Régnier, commissaire de cette exposition, et, adjoint à la Culture de Vourles, de montrer par une centaine de croquis en projection, l’admirable talent de Patrick Marquès pour le dessin. Comment, Patrick Marquès a-t-il rompu avec le discours sur la forme, pour fondre sa peinture dans de longues coulées de larmes ? Comment, Patrick Marquès a-t-il gagné le pari sur la question de fond? Peut-on, au XXIe siècle, peindre encore, en appuyant sa toile sur un chevalet ? Une réponse vient immédiatement à mon esprit : au nom de l’Amour. Cette exposition de Patrick Marquès est dans une large proportion, le triomphe de l’Amour. Je veux revenir, pour conclure, sur une partie de cet accrochage situé hors des salles traditionnelles. Je vous recommande d’être vigilant, et de ne pas l’oublier. On trouve là une expression de paix, une langueur, une application qui témoignent de la parfaite homogénéité de l’œuvre de Patrick Marquès… Maison Forte. Vourles. 2, rue des Vallières - Patrick Marquès-Rétrospective, 14h-18h, jusqu'au 20 mars 2016.