Yves Henri installé dans la salle des vieilles tours, à Saint-Cyr au Mont d'or...

Vendredi, 23 Mai, 2014 - 10:40

Yves Henri s'auto-célèbre en porteur de messages salvateurs...

Comme beaucoup d'artistes contemporains, Yves Henri développe son œuvre autour d'un message philosophico-humaniste. Ainsi, il a nommé son exposition « Quand, je serai grand, je mourirai ». Il n'en fallait pas plus, pour que le maire de la commune, Marc Grivel, président de l'irrespectable groupe Synergie, déclare son lyrisme dans une préface humiliante pour l'artiste. Car, il n'y a jamais de grandeur, pour un créateur sincère, à fournir à un politicard de quoi dorer son blason, souvent sinistre, tant il est soumis à des combinaisons dont il ne parvient pas à s'écarter, entrant alors, dans un cycle infernal de compromissions. Marc Grivel a soutenu, et peut-être conseillé, les membres de son groupe qui par leurs votes permirent l'infâme réélection du sénateur-maire socialiste de Lyon, Gérard Collomb, à la direction de la future Métropole. Elu, avec une immense majorité de voix de droite, Marc Grivel a trahi ses électeurs. Qu'il ne s'étonne pas si, à nos yeux, il est à jamais incrédible. Yves Henri a bénéficié d'un gentil catalogue, ce ne fut pas le cas pour Jean Couty, Jean-Albert Carlotti et Jacques Truphémus. Le pouvoir de la république des copains est insondable. Autocrate, médiocre stratège, Marc Grivel ne nous fera pas croire qu'un artiste, même le plus vrai, peut modifier son esprit démagogique. Dans ce catalogue, on apprend qu'Yves Henri, né en 1945, à Dignac, en Charente, vit et travaille dans le Rhône. Il obtint un CAP de carreleur, puis, il entra à la faculté de théologie protestante de Montpellier. Il fut directeur de MJC, puis éducateur, et depuis 1985, il est artiste à plein temps. Contrairement aux apparences qu'il donne, en posant en guetteur, Yves Henri a perdu de sa vigilance. Les bourgeois et leur maire renégat qui l'ont accueilli, ne sont pas des braves gens. Ils sont les descendants de nantis impitoyables qui doivent leur argent à leur aptitude à exploiter le peuple. Ceux-ci sont le symbole d'un univers de parvenus qui firent leurs fortunes jusqu'en 2008 en boursicotant, dans les meilleures années de notre économie. Mais les crises profitent toujours aux plus riches. Combien de bénéficiaires de délits d'initiés ? Un peuple de bobos incultes et surtout cupides. Tout va bien, puisque la sculpture d'Yves Henri est désormais dépourvue de sa puissance. J'ai vu Yves Henri, sur le Pont Bonaparte faisant brûler une haute construction. Il était tout couvert de suie, la rage au cœur et au ventre. Aujourd'hui, Yves Henri cite des références : Henri Ughetto, les peintres de la Renaissance, etc. Mais, pour faire quoi ? Ce qu'on a vu partout ? Quelle tristesse ! Des portes, des sphères en basalt, etc. Et, ces maigres représentations humaines ? Jeux interdits, nous dit Yves Henri. Et merci, à René Clément. Trop facile. Trop vendeur. Vide. Inféodé aux discours empruntés à des philosophes. Tiens, Yves Henri n'évoque pas Primo Lévi. Trop d'envie de plaire. Trop de besoin de reconnaissance. Yves Henri, comme beaucoup de suiveurs de l'Art contemporain est arrivé trop tard. Que serait cette œuvre magistralement mise en scène, sans l'influence de Nils Udo soutenue par la rigueur de Sol Lewitt et les calligraphies d'Henri Michaux et de son ami Zao Wou-Ki? On ne saurait lui en vouloir, mais, qu'il ne compte pas sur nous, pour pénétrer dans ses jeux interdits, véritables jeux de dupes. Ils ne trompent que les enfants, et les bobos gogos, dans cette riche banlieue d'ignares. En acceptant cette invitation Yves Henri ne s'est-il pas placé en porte-à-faux avec les convictions humanistes qui nourrissent son œuvre? Au fait, dans tout ce capharnaum basaltique, où trouve-t-on Yves Henri ? Avez-vous de ses nouvelles ?