Vide-greniers, ou vide-poubelles...

Dimanche, 21 Juin, 2015 - 14:34

Le monde exprime sa médiocrité...

Plus rien n'est caché. Le vide-grenier est un minable reflet de notre société consumériste qui exhume et expose ses déchets, ses immondices. Les ruines de ses sentiments pour des objets, devenus subitement encombrants. Oh, non, je ne peux plus le voir. Je suis si heureuse de m'en débarrasser. La foire à tous les rebuts : casques de motos ou de vespas, vêtements abjects (culottes de bébés ou de mémés, vieilles jupes transparentes, pantalons fripés, costumes élimés, chaussures éculées, etc), CD et DVD dont personne ne veut, livres que personne ne lit, outils anciens que plus un être vivant ne sait utiliser. Le baladeur moyen est inculte. Et surtout, ces horribles jouets issus de la culture américaine rose et niaise. Il y en a des piles et des tas. Des maisons de rêves pour gnomes et nains épileptiques. De la guimauve répugnante. Dans ce climat sordide, en miettes, et en brimborions, le prolo est à l'aise. Il défile en famille, en short ou en bermuda. On atteint le tréfonds de l'insupportable déchéance humaine. La laideur est partout, la dignité nulle part. Des maghrébins remplissent des chariots ou des valises, pour expédier tout cela au pays. Rien ne se perd de vos poubelles. De grosses femmes blondes étalent leurs larges poitrines amollies. Le peuple croit en sa richesse. Pour un ou deux euros, il peut acheter. Il peut « se faire plaisir ». Le voici riche. Et pourtant, les vraies bonnes occasions sont rares. Partout, dans toutes les villes, dans toutes les communes, dans tous les quartiers, les gens déversent leurs merdouilles. Si, vous recherchez une peinture de qualité, sachez que les chef-d'oeuvres sont très rares. On voit plutôt de laides reproductions en papier délavé ou de faux Monet produits par des peintres du dimanche en retraite. Quel dommage ! Ils produisent trois fois plus. Deux euros, monsieur, pas cher, et, si cela peut vous faire plaisir... S'il pleut, l'enthousiasme disparaît, et les marchands professionnels ou improvisés remballent leur fatras. Certains utilisent encore leur vide-ordures, il est à la mode de préférer les vide-greniers...