Cuisine d'indulgence pour générations futures / Editions Chêne

Lundi, 26 Novembre, 2012 - 15:27

François Simon ne serait-il qu'un donneur de leçons ?

Sinon pourquoi ce sous-titre « 50 leçons pour mieux vivre ». Si, François Simon qui porte le nom d'un acteur célèbre (quelle absence d'originalité) n'était qu'un pédant, cela relativiserait sa propension à s'adresser aux générations à venir. François Simon devrait savoir qu'on appartient, à l'exception de très rares génies, qu'à son époque. Je suis désolé pour François Simon, mais il ne s'adresse qu'aux générations présentes sur la planète France, puisqu'hélas cet ouvrage n'est pas traduit. François Simon revendique un certain snobisme. Je ne suis pas certain que Boris Vian lui aurait permis de fredonner avec lui « J'suis snob ». Les lectures de François Simon me sont assez sympathiques, mais hélas pour lui, dans l'œuvre d'Henry Miller, Sexus est infiniment inférieur à Nexus. François Simon ne serait-il dès lors qu'un « survoleur de tout » ? Et, dans survoleur il y a trois... Le choix des illustrations est infiniment daté, à la limite du ringard, un extrait du Bain turc d'Ingres pour dire la volupté ou la sensualité. Yes, limited my dear François. Choquer n'est pas manger. Ici, on bavarde beaucoup, mais on goûte peu. Certaines photographies sont carrément répugnantes. Au fait, le grand livre de Céline, est-ce le Voyage ou Mort à crédit ? Pour les dévots de Saint-François qui admirent Joseph Delteil et sa cuisine paléolithique. Au fait, il y en a combien ? Deux ou trois ? Génial, cher François, vous êtes au sommet de votre art. Pour vous, les femmes sont des objets, des petits culs posés à côté de sacs de perles ou prisonnières de jupes en strass orés. Apologue du fooding et du slow-food, François Simon ne sait peut-être pas qu'Alain Ducasse est le partenaire de Brake France, société pour laquelle, il accepte contre un chèque généreux, d'apporter des recettes nouvelles. A chacun ses admirations. Si, François Simon retient l'adhésion de certains de ses contemporains, c'est parce qu'il ne croit profondément en rien, et il en a le droit. Nul, ne peut s'autoriser à ne pas acheter cet ouvrage irrévérencieux, s'il se passionne pour la cuisine et ses univers. Robert Morel, éditeur sans limites qui publia en 1964 La Cuisine paléolithique de Joseph Delteil (Grand Prix international de littérature gastronomique 1965), la même année que Le discours aux oiseaux de cet auteur inspiré et anticonformiste, aurait apprécié la conception de la reliure, comme une boîte qui se ferme avec un aimant. Format 22,5 x 18 cm. 397 p. 35€