La mort de Philippe Chavent plonge Lyon dans le deuil

Jeudi, 15 Décembre, 2022 - 17:08

La gastronomie lyonnaise meurtrie…

Il fut l’emblématique cuisinier capable de régénérer l’image gastronomique du Vieux-Lyon. En ces heures de grande tristesse, nous pensons à son compagnon et à ses fidèles amis. Philippe Chavent avait fait naître un certain espoir. Voici que l’histoire de la gastronomie tourne une de ses pages les plus créatives. Très tôt il avait été reconnu par l’ancienne génération de critiques gastronomiques symbolisée par Félix Benoît, si heureux de voir apparaître un chef capable de régénérer l’image de la gastronomie lyonnaise. Oui, c’est un jour de grande tristesse pour toute la ville de Lyon. Nous avons passé tant de merveilleux moments dans cette Tour Rose à laquelle il avait redonné son éclat digne de la Renaissance. Dîner chez lui était un instant de partage exceptionnel. Il fallait gravir quelques marches pour partager la haute qualité de ses recherches culinaires. Pour profiter de cet art des mets sublimé, on passait devant une cheminée où crépitait un grand feu avant de prendre pace à une élégante table sous la verrière. On prenait un apéritif constitué de crème de mûre et de crémant de Bourgogne. C’est ici que j’ai mangé des herbes frites amenées du marché de Turin par chef cuisinier sensible aux saveurs de menthe, d’oseille, de mélisse et de nombreuses autres plantes. Hélas, le menu unique accord mets et vins de Philippe est désormais lié à notre passé. A l’étage, aux Terrasses il organisait d’inégalables buffets qui attiraient le tout Lyon. Heureusement notre tête et notre cœur sont remplis de souvenirs inoubliables. On croisait quelques fidèles, Alain et Anne Roche, Monique Ruch, Alain et Carole Dubouillon, etc., amis fidèles du chef. Lyon est plongé dans le deuil. Retenons l’image d’un homme souriant et généreux, et de l’un des chefs les plus doués et les plus inventifs de sa génération. Je revois ce grand jeune homme plein de charme qui plaçait dans la vie, le cœur à la plus haute place. N’est-ce pas la meilleure façon de rendre hommage à celui qui aimait retrouver ses amis dans le convivial Comptoir du Bœuf ? Une messe sera célébrée à l’église Saint-Paul à Lyon, vendredi 16 décembre à 11h30. Alain Vollerin