Les Glorieuses préservent l'authenticité du poulet de Bresse...

Mercredi, 17 Décembre, 2014 - 09:47

Mourir en majesté pour la gloire de rendre heureux les gourmets...

Louis Monnier, Léa, Georges Blanc et Jean-Claude Miéral

Partir de Lyon à six heures du matin, dans la nuit, conduit par un passionné de gastronomie, Laurent Banbanaste, avocat et musicologue averti, pour assister à un concours de volailles d'exception, les Glorieuses, à Montrevel-en-Bresse. Une folie, non, un acte de foi. Alors, que toutes les valeurs de notre noble France s'effondrent sous les coups de boutoirs d'un quarteron de faux-socialistes, emmené par Hollande et Valls, mal abrité sous un Sapin, Montrevel montre le chemin à prendre pour sauver nos principes fondateurs : rigueur et honneur. Un dossier de presse nous dit que le premier concours de volailles « roulées » fut organisé à Bourg-en-Bresse, par le député de l'Ain, et président du Comice agricole, le Comte de Hon, le 23 décembre 1862. Pour être primé, l'éleveur (ils étaient une cinquantaine cette année) doit présenter des poulardes, des chapons, des oies ou des dindes dignes de porter l'appellation d'origine protégée attribuée à ces gallinacés élevés en pleine nature, et nourris aux céréales de Bresse et au lait. En entrant dans le vaste gymnase, où se réunissait le jury, une bonne odeur de poules fraîchement parées. Les professions en charge de l'attribution des Prix veillent à la blancheur de la peau, à l'harmonie des formes, à l'homogénéité du lot, et à l'élégance de la préparation de ces plantureux volatiles. L'heureux bénéficiaire du Grand Prix d'honneur catégorie « Chapons » reçoit à Bourg-en-Bresse, un vase de la manufacture de Sèvres offert par la présidence de la République. On célébra la victoire de Cyril Degluaire, éleveur à Saint-Cyr-sur-Menthon, devant les champions des années précédentes, Max Cormarèche et Jean-Marie Sibel. En 1862, on avait offert les chapons primés à l'empereur Napoléon III. Parmi les jurés, le très célèbre Georges Blanc, venu en voisin avec son ami Jean-Claude Miéral, et son fils Valéry Miéral. Pour une fois, il n'était pas accompagné de Laurent Gerra, retenu par ses responsabilités de parrain des Glorieuses, à Louhans. Le restaurateur Philippe Zagonel était présent en digne ambassadeur de la Bresse à Lyon. Ensuite, nous sacrifiâmes joyeusement, Chez Léa, à la tradition du pot-au-feu établie par le regretté Roger Miéral, avec la complicité de Louis Monnier, maître restaurateur, chef étoilé depuis 1985. Dans la foule des joyeux convives, on croisait tout ce qui compte de maires, et autres responsables politiques de la région, autour du sourire charmant d'Emmy Miéral. Oh, la saveur de ce pot-au-feu ! Moi, qui suis rancunier, j'en laisserais manger à mon pire ennemi !...Et Dieu sait que j'en ai peu! Et la brioche bressane de Louis Monnier, selon la recette apprise pendant son apprentissage chez Eugénie Brazier ? N'est-ce pas un chef d'œuvre, toute aux œufs, onctueuse et sucrée, comme nos régimes l'exigent ? Fabuleux ! Pour finir, je vous livre quelques mots du langage de l'Accouveur : Barbillons, Bréchets (le spécialiste de la fricassée de bréchets est incontestablement à Lyon, Philippe Zagonel), épinette, oreillons, etc. Pour en connaître le sens, rendez-vous Chez Léa, à Montrevel-en-Bresse, ou, pour les prochaines Glorieuses.