Canción / Quai Voltaire

Vendredi, 29 Janvier, 2021 - 08:06

« Je suis le petit-fils d’un Libanais qui n’était pas libanais », lançai-je au public de l’université de Tokyo, et je repoussai le micro. »

Eduardo Halfon est né au Guatemala en 1971 et a passé une partie de sa jeunesse aux Etats-Unis. De retour après ses études il enseigna la littérature. En 2019 il a bénéficié d’une bourse de l’université de Columbia pour l’écriture de « Canción ». Il vit aujourd’hui à Forcalquier dans les Alpes de Haute-Provence. Depuis 2013 plusieurs de ses romans sont parus dans la Collection Quai Voltaire, dont « Deuils », prix du Meilleur livre étranger 2018. « Canción » : Par un froid glacial de janvier 1967, en pleine guerre civile au Guatemala, un commerçant juif et libanais est enlevé dans une ruelle de la capitale. Cet homme, c’était son grand-père. Il possédait une plantation de café dans les années 1950 près de la frontière mexicaine qu’il avait vendue quand le conflit armé entre militaires et guérilleros avait éclaté. Pourquoi son grand-père a-t-il été enlevé et par qui? Le ravisseur s’appelait Canción. C’était un guérillero sanguinaire, boucher de métier. Eduardo Halfon continue d'explorer les rouages de l'identité en remontant le temps. C'est à l'occasion d'un voyage au Japon qu'il se souvient de son enfance et des mystères qui la jalonnent. Il mêle les souvenirs du congrès de Tokyo et sa rencontre d’une ex-guérillera dans un bar. Dans une prose dont nous aimons la musicalité, il évoque le silence des grands-pères survivants, le sien et celui d’Hiroshima au dos brûlé dont les étranges reliefs de peau étaient ceux de son kimono imprimés dans sa chair lors de l’explosion. Traduit de l’espagnol (Guatemala) par David Fauquemberg. Broché avec rabats. Format : 11,5 x 19 cm. 120 p. 15€. Paule Martigny