Ce que nous confions au vent / Albin Michel

Jeudi, 15 Avril, 2021 - 10:10

Résilience et rédemption

Laura Imai Messina vit au Japon depuis 15 ans et travaille entre Tokyo et Kamakura, où elle vit avec son mari japonais et ses deux enfants. Docteur en littérature comparée, elle a écrit plusieurs livres sur la culture japonaise. « Ce que nous confions au vent » est son premier roman traduit en français. Cette histoire s’inspire d’un endroit réel, situé au nord-est du Japon. Suite au passage du tsunami le 11 mars 2011, un homme a installé une cabine téléphonique dans un immense jardin au pied du Kujira-yama, proche d’Ôtsuchi, l’une des régions les plus touchées par cataclysme. Un dixième de sa population avait été emporté par la mer ou disparu dans les incendies qui durèrent des jours. Cette désolation du paysage avait rappelé à Laura Imai Messina, les cimetières bouddhistes dans la montagne, balayés par le vent. Ce vieux téléphone n’est pas branché. Il emporte les voix dans le vent. Des milliers de personnes s’y rendent en pèlerinage chaque année, et décrochent le combiné pour confier des messages à destination de leurs proches disparus. Yui a décidé depuis le jour où sa mère et sa fille avaient été emportées de ne plus se teindre les cheveux. Elle a perdu le sens de sa vie. C'est pour leur exprimer sa peine qu'elle se rend au mont Kujira-yama, où elle rencontre Takeshi, qui élève seul sa petite fille. Mais une fois sur place, Yui ne trouve plus ses mots... C’est sa vie, ses rencontres, depuis cet événement funeste, jusqu’au moment où elle se décide à entrer dans la cabine téléphonique que livre avec grâce Laura Imai Messina. Quels mots prononça Yui? Epilogue de ce magnifique roman. Traduit de l’italien par Marianne Faurobert. Broché. Format :14 x 22 cm. 288 p. 19,90€. Paule Martigny