Dette de sang / Éditions Les Arènes. Collection Equinox

Roman policier de Michael Bennett, né en 1964. Il enseigne le cinéma et le documentaire. Scénariste et réalisateur, il prépare l’adaptation de "Dette de sang". Lancée à la recherche du premier tueur en série de Nouvelle- Zélande, Hana Westerman va devoir choisir son camp, entre la fidélité à ses origines et sa loyauté à la police. Inspectrice maorie de la police d'Auckland, elle jongle entre sa fille ado rebelle, les pressions de sa hiérarchie et les préjugés de ses collègues. Le jour où elle reçoit sur son portable une vidéo mystérieuse, elle découvre peu après le cadavre d’un homme dans un immeuble désaffecté. C’est un ancien condamné pour pédophilie récemment sorti de prison. Un deuxième cadavre, encore révélé par une vidéo épaissit le mystère, Comment relier ces crimes ? La victime n’a aucun lien avec la première. Excepté que près de chacun se trouve la même inscription en spirale. Ce symbole constituera le fil conducteur de chaque exécution. Cent soixante ans auparavant immortalisés sur un daguerréotype de 1860, six soldats britanniques en demi-cercle posent fièrement devant un chef tribal maori pendu pendant la colonisation brutale et sanglante de la Nouvelle-Zélande. Hana comprend que ces meurtres incarnent un utu, le rituel maori qui cherche à réparer un crime du passé. C’est la raison pour laquelle le "justicier" recherche ceux qui sont unis à ces soldats par les liens du sang. Le utu consiste à retrouver l’équilibre. Mais celui qui le pratique, déchiré par la douleur et la peine ne prend pas la bonne direction. Il a choisi le chemin de la violence et de la vengeance. Cette enquête difficile pousse Hana à s’interroger sur son métier. Elle aussi est d’origine maorie. Quelle position adopter dans une société qui continue à traiter les maoris comme des citoyens de seconde zone ? Elle évitait le sujet depuis dix-huit ans jusqu’à ce que sa fille la voit molester des maoris pacifistes alors qu’elle était une flic débutante. Elle avait été chargée de repousser brutalement une manifestation sur le Mont Suffolk, un lieu sacré. Michael Bennett explore la société néo-zélandaise et ses tensions. Son roman est astucieusement construit autour des antagonismes qui perturbent les personnages, Hana entre son métier qui implique la répression des maoris, ses propres origines et ses remords, sa fille révoltée qui adhère aux raisons du tueur tout en réfutant son extrémisme, le justicier qui frappe, bien que ça lui arrache le cœur, et le peuple maori qui voudrait reprendre pacifiquement ce qu’on lui a volé. Pour découvrir un pan de l’histoire de la Nouvelle-Zélande, de la culture maorie, des persécutions et des injustices dont ils ont été victimes pendant près de deux siècles de destruction physique et morale, quasiment un génocide. Traduit de l'anglais (Nouvelle Zélande) par Antoine Chainas. Broché. Format : 15,5 x 22 cm. 352 p. 22€. Paule Martigny – Mémoire des Arts