L’ami arménien / Grasset

Mardi, 26 Janvier, 2021 - 15:01

Magnifique. Tant de livres sont écrit à la diable. Quel bonheur de lire « L’ami arménien » !

C’est un roman autobiographique d’Andreï Makine de l’Académie française, né en 1957 à Krasnoïarsk, ville de Sibérie. Il est l’auteur d’une œuvre considérable : prix Goncourt, prix Goncourt des lycéens, prix Médicis, grand prix RTL-Lire, prix Prince de Monaco pour l’ensemble de son œuvre en 2005, prix Casanova et en 209, prix Cabourg du roman pour « Au-delà des frontières ». Avec « L’ami arménien », il s’agit d’une histoire d’amitié bouleversante. Celle du narrateur, qui vit dans un orphelinat en Sibérie, avec Vardan, un garçon de son âge, arménien de santé fragile, persécuté par ses camarades de classe. Vardan vit dans un quartier misérable, appelé le bout du diable, voisin de la prison où des proches arméniens attendent leur procès. Le jeune Andreï Makine va beaucoup apprendre de ce petit être pur, parfois déconcertant, courageux et volontaire malgré sa maladie. En approchant cette communauté démunie, il apprend leur histoire millénaire et le calvaire traversé. C’est simple et c’est beau parce que la forme est subtilement travaillée. Andreï Makhine a dû porter longtemps en lui cette histoire, ces souvenirs d’une enfance austère d’orphelin, et cette rencontre modificatrice. La distance qui séparait Andréï Makine de sa vie d’avant fut rompue par de simples gestes. Plusieurs événements nous touchent, dont celui-ci : après avoir été témoins d’un drame sur le point de se produire, évité grâce à l’intervention audacieuse de Vardan : « Je compris que nos vies glissaient tout le temps au bord de l’abîme et que, d’un simple geste, nous pouvions aider l’autre, le retenir dune chute, le sauver », « je devinai cette communion secrète qui nous liait désormais et semblait ne plus avoir besoin de paroles. ». A lire et relire absolument. Broché. Format : 13 x 20,5 cm. 215 p. 18€. Paule Martigny