La danse de la tarentule / Presses de la Cité

Mardi, 4 Mai, 2021 - 11:45

Comment éliminer l’amour éperdu pour une mère quand celle-ci est un être toxique ?

Claire Blanchard, après un Capes de Lettres Modernes et quelques années d’enseignement, publie en 2012 un recueil de nouvelles, « Paris/La Baule ». En 2016, paraît chez Librinova son premier roman, irrésistible de drôlerie, « Comment j’ai aidé ma copine à tuer le chat de son mec ». Claire Blanchard a aussi signé neuf contes pour enfants aux éditions Leduc.s jeunesse, en 2017. « La Danse de la tarentule » est son deuxième roman, paru tout d'abord sur Librinova. C’est la petite Emilie qui raconte. Ce sont les mots cash d’une fillette, d’une adolescente puis d’une jeune femme. Emilie et Jean-Baptiste ont deux ans d’écart. Au milieu des années 1980, de l'âge de cinq ans à l'âge de neuf ans, ils vivent dans un manoir au Croisic, chez une grand-mère autoritaire en compagnie d’une tante célibataire et alcoolique. Leur mère les avait confiés à la grand-mère pour six mois, puis ces six mois s'étaient changés en années. Les parents sont en Inde où le père ingénieur est en mission. Pour Emilie, sa mère est sa bonne fée, sa sauveuse, elle la magnifie. Les enfants voyaient peu leurs parents à Noël et en été. A la mort de l’aïeule, ils reviennent à Paris, une nouvelle vie débute à Montparnasse. Le père fulmine, il est sec sévère, et se désintéresse d’eux. Les parents s’asticotent. Le petit Jean-Baptiste qui est un enfant précoce, attise les jalousies à l’école. Les élèves s’en prennent à lui et il régresse. La mère a des revirements extrêmes. C’est l’enfer. Voici la bouleversante histoire d'Emilie, celle d’un amour sans limite d'une fille pour sa mère aux lisières de la folie. Une histoire qui est aussi pleine de rêves, de passion, de drôleries, de tendresse et de rébellion. Avec délicatesse Claire Blanchard raconte l'éveil douloureux d'une enfant éperdue d'adoration pour sa mère, monstre pervers au masque trop charmant. Emilie émeut et impressionne par sa volonté de rompre le cercle des violences familiales. Le jour où cette mère impose une tragédie, Emilie s'échappe de ses rets et ne la reverra plus. Comme la tarentule du muséum qui avait planté ses crochets dans une souris, « ma mère avait planté ses crochets dans mon cerveau et suçait ma vie ». Broché. Format : 14 x 22 cm. 320 p. 20€. Paule Martigny