La mauvaise herbe / Actes Sud

Mardi, 31 Mars, 2020 - 07:01

Ambiance obsessionnelle et claustrophobique

Collection Actes noirs. Agustin Martinez, est né en 1975. Son premier roman, « Monteperdido », a paru aux éditions Actes Sud en 2017. Dans « La mauvaise herbe », Jacobo vient de perdre son emploi. Avec sa femme Irene et leur fille, désargentés, ils quittent Madrid pour un petit village près d'Almeria, où ils occuperont une vieille ferme délabrée héritée des parents d'Irene, le temps de rebondir. Miriam, quatorze ans, vit très mal la situation. Un enterrement dans un trou où les habitants vivent en autarcie, et, sans connexion internet, merci bien. Alors que la jeune fille passe la nuit chez une amie, ses parents sont sauvagement attaqués, son père est dans le coma, sa mère est décédée. Pourquoi? Il n'y avait rien à voler. Quand le père se réveille de sa longue absence, en partie amnésique de cette tragique soirée, la police lui apprend que tous les indices accusent sa fille. La consultation du portable de l'ado revêche et rebelle est édifiante. En rage contre ses parents, révoltée, serait-elle passée à l'acte, en commanditant ce crime ? Jacobo avec une avocate, elle aussi, persuadée de l'innocence de la jeune fille, entament leur enquête et fouillent la vie des habitants si hostiles aux étrangers. Leur quête révèle des relations toxiques au sein des familles et la complexité des adolescents. Que s'est-il passé cette nuit là? Roman traduit de l'espagnol par Amandine Py. Broché. Format : 14,5 x 24 cm. 400 p. 23€. Dans cette même excellente collection : « La fille sans peau », tome inaugural d'une trilogie, et premier roman de Mads Peder Nordbo. Enigme autour d'un corps extrait de la glace. S'agirait-il du premier viking? La dépouille est volée et le policier qui la gardait retrouvé nu, éviscéré. L'affaire rappelle des meurtres non élucidés de 1973. La quête du journaliste Matthew Cage va menacer des intérêts malsains. Sa curiosité pourrait lui être fatale. Traduit du danois par Terje Sinding. 22,80€. Autre titre remarqué : « Et Mathilde danse », de Lionel Salaün. Il aborde dans un style soigné une enquête policière singulière et les arcanes de la prostitution. Le commissaire Blandin n'a pas voulu rentrer chez lui affronter la solitude. Sa femme vient de le quitter. S'ensuit une nuit d'errance passablement alcoolisée. Sur fond de la mort d'une jeune fille, est trop vite classée de cause naturelle au goût de cet homme à l'humour caustique. Pour oublier le naufrage de sa vie, il va s'enfoncer dans les ténèbres des trafics de femmes. 20€. Paule Martigny