Par les rafales / Rouergue noir

Jeudi, 22 Mars, 2018 - 17:02

Un premier roman de Valentine Imhof, noir profond…

Valentine Imhof n'hésite pas à écrire cru. Elle fait d'ailleurs référence à « L'amour est un chien de l'enfer » et à « Contes de la folie ordinaire » de Bukowski. Proximité de style. Proximité de sentiments et d'exaspérations. On est dans l'ambiance. Valentine Imhof est née en 1970 à Nancy. Elle s'est établie à Saint-Pierre-et-Miquelon après avoir vécu et enseigné aux Etats-Unis. Elle est l'auteur d'une biographie de Henry Miller, « La Rage d'écrire », aux éditions Transboréal (2017). Alain Vollerin avait fait un article à ce sujet dans blog-des-arts. Dans « Par les rafales », roman noir sauvage, Valérie Imhof s'attache à la vie de la jeune Axel. Traumatisée par une cruelle agression (qui sera décrite sans ménagement en flach back), à l'origine de son état psychique et des ses actes, Axel tue des hommes. Sa rencontre avec le tatoueur Bernd l'apaisera un peu. Plein d'empathie, il a vu les quatre runes tatouées sur la nuque d'Alex, en référence au dieu destructeur de la mythologie viking. Elle lui demandera de couvrir son corps de phrases pour masquer toutes ses horribles cicatrices. Ces mots sont des extraits de la mort de Zénon de « L'œuvre au noir » de Marguerite Yourcenar, de « Paradise lost » de John Milton, et en contrepoint, de « Proverbes of Hell » de William Blake. Bernd accomplira ce minutieux travail penché sur elle comme un moine copiste sur son pupitre. Dans une ambiance sexe, drogue, alcool, et rock, environnés par les musiques des seventies : John Mayall, Led Zep, Jimi Hendrix, nous suivons la traque d'Alex aux Shetland, par une femme sergent fraîchement sortie de l'école de police. Valentine Imhof signe un premier roman enragé. Le portrait d'une jeune femme meurtrie à jamais, hantée, féroce comme une bête traquée, une âme sensible dissimulée derrière sa peur. Broché. Format : 14 x 20,5 cm. 285 p. 20€. P.M.