Toutes blessent la dernière tue / Belfond

Mardi, 12 Février, 2019 - 19:19

Roman noir sur fond d'esclavage en France

Roman Karine Giebel, née en 1971, à la Seyne-sur-mer, est l'auteur de : Meurtres pour rédemption (2006), Les Morsures de l'ombre (2007) prix Intramuros du festival de Cognac et prix SNCF du polar, Juste une ombre (2012) prix Polar francophone du festival de Cognac et Prix marseillais du polar, Purgatoire des innocents (2013), Satan était un ange (2014) et, De force (2016). Tama est une esclave moderne. Son père a payé pour envoyer France cette petite fille marocaine orpheline de mère afin qu'elle ait une éducation. La femme qui l'emmène a promis qu'elle serait bien traitée et qu'elle irait à l'école. Souriante, l'amabilité en personne, sitôt arrivée elle change de comportement. Tama est rudoyée et devient la bonne à tout faire dans une famille. Elle dort par terre et travaille sans arrêt sous les quolibets. On croyait que l'esclavage avait été aboli en 1848! Mon œil! Avec la biographie de Bakhita, nous avions été édifiés. Ce roman glaçant de Karine Giebel témoigne d'une réalité. En effet, la traite des êtres humains existe en France. En dehors de l'ignoble exploitation sexuelle, il y a aussi l'exploitation par le travail. Tama ne sort jamais. De fausses bonnes nouvelles sont envoyées à son père à qui il lui est défendu d'écrire, et auquel la « passeuse » réclame régulièrement de l'argent pour l'éducation de sa « protégée ». -Elle est donc payée deux fois : par lepère et par la « famille d'accueil ». Tama grandit, elle est belle, ce qui ne laisse pas indifférent le père de famille. Elle se défend farouchement et est renvoyée. Tama devient alors l'esclave de la passeuse. C'est encore pire. Elle est battue et couche sur le sol du balcon. Karine Giebel a conçu son récit à la manière d'un thriller psychologique, riche d'une étonnante galerie de personnages et de rebondissements spectaculaires. Découvrez l'histoire de Tama. Vous ne décrocherez pas de cette lecture émouvante et révoltante. « Toutes blessent, la dernière tue », il s'agit des heures, une citation que l'on trouve sur des cadrans solaires. Deux versions du roman existent : une classique (735 p) et une autre collector, version suivie de « Tristan » (686 p). Broché. Format : 14 x 22,5 cm. 21,90€. Paule Martigny