Mitterrand et ses ombres / Delcourt

Mardi, 18 Mai, 2021 - 18:28

Un polar politique

Patrick Rotman est devenu une figure célèbre du monde des scénaristes et réalisateur français pour ses documentaires historiques et politiques. En 1995, il a reçu un Sept d’Or et en 1996, on lui accorda le prix du Comité français pour l’audiovisuel. Il est également le scénariste à l’origine de « La Conquête », le film relatif à l’ascension du président Nicolas Sarkozy en 2011. Récit complet construit avec Jeanne Puchol. élève de l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs, qui publia sa première bande dessinée aux éditions Futuropolis, alors dirigée par Etienne Robial pour raconter Mitterrand avant Mitterrand. Patrick Rotman et Jeanne Puchol nous permettent de retrouver dans cette bande dessinée en noir et blanc, tout ce qui nourrit notre mépris pour François Mitterrand. Rien ne manque parmi les ignominies de son destin et surtout pas l’épisode où il sauta par-dessus un buisson pour fuir la police. Parmi les grandes statures qui déshonorent le féminisme, vous retrouverez Françoise Giroud qui fit ses débuts, coincée derrière une machine à écrire à la rédaction de « L’Express », revue conçue pour faciliter l’élection de Pierre Mendès France à la présidence de la République, un misérable échec. Le trait est parfaitement maîtrisé dans les tonalités nécessaires. Patrick Rotman a osé écrire à propos de la vie de Mitterrand : « Chaque fois qu’on ouvre un placard on trouve un cadavre », et plus loin, « ce qu’on a essayé de faire revivre avec Jeanne Puchol, c’est ce Paris qui sent la poudre, les combines, les coups tordus où l’on passe de l’Elysée aux officines. » Malheureusement nous avons connu cette période ignominieuse où la France ne manquait pas de flagorneurs pour courtiser le plus abject des présidents de la République. Nous n’avons rien connu de pire que cet être et sa horde de lèche-bottes. Triste univers dont cet album vous réjouira par la rigueur de sa composition. Album cartonné. 136 p. Format : 19,8 x 26,3 cm. 17,95€. Alain Vollerin. Mémoire des Arts