La passion de l'art et de la culture toujours aussi ardente
par Paule Martigny

Alain Vollerin est désormais un être céleste. Son œuvre et son esprit lui survivent, dont ce blog créé avec moi-même en 2011. L'aventure perdure, mais sans ses décapants Coups de Trique. Ils étaient sa signature. Celle d'un esprit libre et clivant : « l’insolence en réponse à l’indolence ». Son édito est archivé et consultable dans la rubrique Coups de Trique.
Continuez à lire blog-des-arts.com où des articles sont régulièrement publiés dans les rubriques Livres, Art, Littérature, Livres jeunesse, BD, Gastronomie et Spécial Fêtes. L'action culturelle et artistique de Mémoire des Arts est toujours engagée dans l’esprit de transmission. Un autre style, mais une même volonté de partage des connaissances. Moins au vitriol, mais espérons le, toujours avec pertinence et dans un souci d’indépendance.
A Lyon, la galerie, 124 rue de Sèze, présente des œuvres de peintres lyonnais de la deuxième moitié du XXe et du XXIe siècle, ainsi que la collection des livres d'art écrits par Alain Vollerin et édités par Mémoire des Arts.
N’hésitez pas à consulter le catalogue des éditions Mémoire des Arts sur memoire-des-arts.com

à nous dire

Simone Veil et ses sœurs / La Boîte à Bulles

Vendredi, 13 Octobre, 2023 - 11:18

Les inséparables. Adaptation en bande dessinée fidèle et originale du livre de Dominique Missika. Le destin de la famille Jacob qui commence à Nice dans l'insouciance et la joie, avec un scénario de Pascal Bresson, dessin de Stéphane Lemardelé.

Elles étaient trois, les Jacob. Madeleine dite Milou, Denise, et la petite dernière, Simone. Trois sœurs unies dans l’épreuve. Les parents Jacob, Milou, Simone et leur frère Jean furent arrêtés puis déportés parce que juifs. Seules Milou et Simone rentreront de Birkenau. Denise était entrée dans la Résistance et survivra à sa déportation à Ravensbrück et Mauthausen. Milou et son fils Luc âgé de un an décédèrent suite à un accident de voiture en 1952. Après cette tragédie Denise portera la mémoire de la Résistance et Simone, celle de la Shoah. Elles ne se remirent jamais vraiment d'avoir perdu le monde d'avant.

Le récit alterne les temps. Le présent, du vivant de Simone Veil en décembre 2008, en Normandie, avec sa sœur Denise, et le passé, images de bonheur de la famille Jacob, puis celle de la déportation, hommes et femmes séparés. André le père et Jean le fils seront déportés dans les pays baltes. C'est dimanche, les deux sœurs conversent et racontent leurs souvenirs d'enfance, la guerre, Denise engagée dans la résistance, toujours la peur au ventre, puis le camp de Ravensbrück, et Simone avec sa mère et Milou, à Auschwitz et à Bergen-Belsen. Elles soutiennent éperdument leur mère jusqu'à sa mort à bout de force. Vient le temps de la libération et des retrouvailles. Les trois orphelines doivent repartir de zéro.

Une autre réalité est relevée, la différence de traitement. L'une a connu les camps de concentration, les autres les camps d'extermination. Une mise au point est effectuée par Simone qui s'insurge du fait que Denise était sans cesse invitée en tant que résistante alors que les victimes, déportés "raciaux", ne bénéficiaient pas de la même considération. Ils n'appartenaient pas à la catégorie des vainqueurs glorifiés mais à celle des incompris, trop souvent méprisés. Ce sera un des combats de Simone Veil, une mise au moint pour ne pas confondre les deux formes de déportations.

Témoin des témoins, les livres sous toutes leurs formes œuvrent pour ne pas oublier cette tragédie dans l'histoire de l'humanité. Dominique Missika qui a apprécié cette adaptation de son livre écrit : " Ce volume est une pierre à l'édifice de la mémoire et de l'Histoire." Elle est historienne, spécialiste de la Seconde guerre mondiale et a signé Les Inséparables, Simone Veil et ses sœurs (Seuil, 2018 et Livre de Poche, 2020).

Album cartonné. Format : 19 x 26,5 cm. 176 p. 25€. Paule Martigny – Mémoire des Arts