Uderzo / Hazan – Musée Maillol

Samedi, 29 Mai, 2021 - 11:47

Comme une potion magique…

La vie ne produit pas de hasards, elle sème sur notre chemin des points de repères pour que nous puissions retisser les liens qui nous unissent à nos amis. Ainsi dans la préface mon ami Olivier Lorquin, président de la Fondation Dina Vierny-Musée Maillol (Dina Vierny avec laquelle j’ai si souvent discuté dans sa galerie) évoque le moment où il découvrit la revue Pilote où il affectionna les dessins d’Albert Uderzo qui l’incitèrent à s’abonner. A Vaise, dans mon quartier au bord de la Saône, je fis de même et je fus ainsi plongé dans toute l’avant-garde de la bande dessinée française. Quel bonheur chaque mercredi de courir à la librairie pour enrichir mon enthousiasme d’un univers guéri de ses pires stupeurs nées d’une triste époque, où hélas le général de Gaulle et ses amis faisaient régner une austérité déprimante. Plus tard encore je fis la connaissance par mon amitié avec Jean-Albert Carlotti qui avait exposé à Paris, de Dubout, autre inspirateur d’Albert Uderzo. Albert Uderzo (1927-2020). Soixante ans de carrière exposés. La joie d’une visite pour nombre de générations. Les aventures d’Astérix et d’Obélix virent le jour en juillet 1959. La rencontre de deux timides fut immédiatement fusionnelle. Goscinny, l’un des fondateurs de Pilote, était le scénariste de Iznogoud, du Petit Nicolas et de nombreux albums de Lucky Luke. Uderzo et Goscinny avaient déjà travaillé ensemble sur « Oumpah-Pah. L’idée d’Astérix s’imposa en passant en revue l’histoire de France. « La veine gauloise » les arrêta. Ils travaillèrent ensemble dans la joie et la bonne humeur jusqu’au décès de René Goscinny en 1977. Uderzo reprit seul la réalisation de neuf albums jusqu’en 2013. Puis il exerça un droit de regard sur la production du tandem Jean-Yves Ferri et Didier Conrad auquel il avait confié le petit guerrier gaulois. Une visite s’impose pour un parcours captivant au Musée Maillol, où toutes les expositions font l’objet de soins particulièrement scrupuleux et laissent dans nos mémoires des traces indélébiles. Broché. Couverture à très larges rabats. Format : 24 x 28,5 cm. 288 p. 35€. Musée Maillol jusqu’au 30 septembre 2021. Alain Vollerin. Mémoire des Arts