Algérie le piège gaulliste / Perrin

Mardi, 5 Avril, 2022 - 09:06

Histoire secrète de l’indépendance

Charles de Gaulle général et président de la République française avait le sens des formules paradoxales, ainsi il aimait dire : "Je ne me sens bien que dans la tragédie". Est-ce pour cette raison qu’il s’engagea pour la cause l’Algérie française afin de prendre le pouvoir à la tête de l’Etat en 1958. Un journaliste, Henri-Christian Giraud ex-rédacteur en chef du Figaro Magazine et collaborateur régulier du Figaro Histoire, publia chez Perrin : "De Gaulle et les communistes en 1920". En effet les rapports du général de Gaulle avec le pouvoir comme à la Libération, lui furent souvent reprochés même par certains de ses partisans car les communistes à la fin de la Seconde guerre mondiale étaient regroupés dans un parti puissant âpre à préserver son pouvoir. Longtemps il ne fut pas question d’aborder cet épisode que certains pensent comme une trouble péripétie. Le général de Gaulle, lui était convaincu d’être au service, à cette occasion, de l’intérêt supérieur de la France. Car, beaucoup étaient réfractaires dans l’armée, l’opinion publique en général, les membres du gouvernement, le peuple français pourtant souvent soumis, la presse asservie aux ordres du pouvoir, les différents agitateurs patentés, et enfin les malheureux européens d’Algérie auxquels De Gaulle avait promis l’impossible : l’indépendance de l’état algérien. Le peuple appréciait-il vraiment ce prince de l’ambigüité ? Henri-Christian Giraud est convaincu d’avoir écrit ici, un document capital, basé sur l’usage d’archives inédites, souvent soviétiques, et de nombreuses observations presque quotidiennes confirmées par de nombreux témoins clés des événements : en particulier les auteurs du putsch comprenant Challe et Salan. Ce contexte plongea la France dans des jours de folie et de sang proches de la guerre civile. L’ouvrage est dédié à un opposant et partisan de l’Indépendance Ali Chekkal assassiné par le FNL à Colombes, le 26 mai 1957. Une certitude que l’on n’ait pas écouté Albert Camus qui pensait avec raison : "la tragédie n’est pas une solution". Henri-Christian Giraud a raison de déclarer que cette guerre fratricide est une histoire qui n’en finit pas. Avec un index. Broché. Format : 15 x 24 cm. 694 p. 30€. Alain Vollerin