Ames et animaux / Fayard

Mercredi, 11 Août, 2021 - 07:05

Un livre insolite, riche en émotion et en humour.

Par Arno Klarsfeld qui fut l’avocat des parties civiles lors des procès Touvier et Papon. Il a toujours milité pour la sensibilisation au bien-être animal. On plonge dans ce livre et on ne décroche plus. C’est attendrissant, instructif sur la famille Karsfeld et sur nous-mêmes car il s’agit de l’expérience du confinement. Du 16 mars 2020 jusqu’au dimanche 10 mai 2020. «…mes parents Serge et Beate sont venus se confiner chez moi. L’appartement est vaste, et leur bureau est dans l’immeuble, ce qui leur permettait de travailler sans avoir à traverser Paris. Nous étions trois bipèdes et cinq quadrupèdes : trois chats et deux chiens. Pourquoi décider alors d’écrire ? Pour partager ses pensées, passer le temps en faisant disparaître l’angoisse de perdre ses parents, en étant peut-être à la fois parricide et matricide si j’avais été contaminé avant le confinement. Mais, surtout, pour faire avancer une cause qui me tient à cœur : l’amélioration du bien-être animal, qui sera une des causes majeures du XXIe siècle dans le monde occidental, sauf tragédie de grande ampleur. Ainsi, presque chaque jour, j’ai essayé d’écrire une nouvelle impliquant l’homme, l’animal, l’environnement que j’ai connu avec le confinement comme toile de fond. À travers ce journal transparaît donc l’amour pour les parents et pour les animaux. L’un est un commandement de Dieu, l’autre devrait l’être aussi. » Dans ce journal ponctué par des événements que nous avons tous connus, des inquiétudes que nous avons tous partagées, Arno Klarsfeld nous livre un récit singulier traversé d’échanges étonnants avec ses parents, de bribes du passé et de réflexions. Il y mêle de subtils portraits de l’âme humaine et de la relation sensible aux animaux au fil d’histoires à la croisée de La Bruyère et La Fontaine. Parmi les animaux confinés, un chaton trouvé dans une rue de Jérusalem, rapporté par Arno Klarsfeld, et une chienne rachetée à des Roms par ses parents. « Comment se termine ce journal ? Comme la vie, dans l’expectative. Car on ne sait jamais ce que sera demain. En tous cas, pour moi le confinement aura été, ou plutôt deviendra dans mes souvenirs un moment de bonheur. Etre redevenu l’enfant de mes parents et en même temps être devenu leur père. Avoir veillé sur eux pendant qu’ils veillaient sur moi. » « Pour moi qui suis souvent d’humeur mélancolique, je me suis senti heureux en écrivant parce que je n’ai pensé ni au passé ni à l’avenir, des poids difficiles à supporter. Le poids du présent est toujours supportable avec de la volonté. » Broché. Format : 13 x 21 cm. 360 p. 21,90€. Paule Martigny. Mémoire des Arts