Ami Paul. / Gallimard

Ces lettres touchantes, reproduites avec leurs enveloppes et illustrées de dessins sont celles d’une jeune fille. Jacqueline Duhême avait 20 ans en 1948. Elle était ouvrière OSI métallurgie. C’est à l’usine qu’elle vit pour la première fois, le poète Paul Eluard, invité par la CGT à une lecture de ses poèmes. A l’occasion d’une dédicace aux samedis de « La Maison de la pensée » près de l’Elysée, Jacqueline Duhême vint faire dédicacer des livres pour ses copains. Par erreur, Eluard crut que c’était pour elle, et écrivit « pour Line aux yeux de feuilles mortes ». Mais Jacqueline n’avait pas les moyens d’acheter le livre. Eluard lui en offrit un sur son propre stock et l’invita à dîner dans un restaurant russe. Voilà le début de la romance. Puis Jacqueline rencontra Matisse et devint apprentie dans son atelier à Vence. Elle se languissait de Paul Eluard et lui écrivait chaque jour. Des récits de sa vie auprès du maître et les visites de Chagall, Picasso, Prévert… Elle ornait ses missives de croquis et de dessins préfigurant par leur charme et leur spontanéité, ce qu’elle allait devenir, une très grande imagière, dont l’œuvre fait l’objet d’expositions en France comme à l’étranger. Ce livre reproduit un large choix de ses lettres, témoins de son chagrin amoureux, puis de sa tendre amitié. Broché. Format : 16 x 24 cm ; 128 p. 16€. Paule Martigny