Casablanca / LettMotif
Par Tito Topin, graphiste, écrivain, illustrateur et scénariste français, né en 1932 à Casablanca (c’est pas une blague). Autodidacte, il est surtout connu pour sa collaboration avec Jean Yanne et pour avoir créé la série « Navarro ». Il a écrit une trentaine de romans de série noire. « Casablanca, l’aventure du film » est son premier essai. « Casablanca » est considéré comme le chef d’œuvre de Michael Curtiz. Et pourtant… Dans ce livre formidable, Tito Topin lève le voile sur les coulisses du tournage. Il établit le parcours de tous les acteurs, stars ou inconnus, et met en lumière l’aspect cosmopolite de tous les protagonistes, devant ou derrière la caméra : Etats-Unis, France, Allemagne, Autriche-Hongrie, Grande-Bretagne, Irlande, Russie, Italie, Espagne, Mexique, Argentine, Saint-Domingue, Danemark, Canada, Syrie, Afrique du Sud, Belgique, Grèce, Chine et Inde. Etonnant, non ? Pourtant c’est logique. Depuis les années 1930, de nouveaux émigrants affluaient. Ils avaient fui les régimes de Franco, Salazar, Mussolini, Hitler ou Staline et la guerre en Europe. La première mondiale de « Casablanca » eut lieu à New York le 26 novembre 1942. Dans ce film au caractère antinazi, Michael Curtiz a bravé les règles de neutralité voulue par le président Roosevelt. Mais quels sont les faits qui ont prévalu au succès immédiat du film, puis à sa reconnaissance mondiale après la guerre ? Tito Topin raconte les dessous historiques et les hasards qui ont contribué à cet accueil. « Qui aurait pu prévoir que le nom de Casablanca serait à la une des journaux parce qu’une armada américaine débarquerait dans cette ville en novembre 1942 ? Qu’il serait sur toutes les lèvres parce que Roosevelt, Churchill et De Gaulle allaient choisir de s’y réunir lors de la conférence d’Anfa en janvier 1943, au moment de sa sortie nationale ? Ces grands coups de pouce de l’Histoire ont participé au phénomène Casablanca ; ils révèlent surtout le caractère prémonitoire du cinéma et nous rappellent que ceux qui font des films, plus que des rêveurs, sont de grands visionnaires. » Cet essai est une manne pour les cinéphiles et pour tous les friands de « people », car il contient des anecdotes croustillantes, révélatrices des tempéraments de chacun : Humphrey Bogart, Ingrid Bergman, Paul Henreid, Peter Lorre, etc. On apprend aussi que les acteurs principaux ne comprenaient rien à ce qu’ils faisaient et que le scénario et les dialogues s’écrivaient au jour le jour. Bogart et Bergman avaient surtout conscience d’avoir tourné dans un film sans envergure qui ne ferait pas honneur à leur carrière. Comme quoi… ! A lire absolument. Broché. Format : 16,x 21 cm. 260 p. 22€. Paule Martigny. Mémoire des Arts