Gaston Chaissac /Flammarion

Mardi, 27 Décembre, 2022 - 08:11

Henry-Claude Cousseau présente son œuvre polymorphe et analyse son apport à l'histoire de l'art du XXe siècle

Première monographie sur l’œuvre de Gaston Chaissac, réalisée grâce à l’appui d’Anne Chaissac, fille de l’artiste, et de Nadia Raison-Chaissac, sa petite-fille. Henry-Claude Cousseau a vécu près de cinquante années d’échanges ininterrompus, commencés avec Camille Chaissac en 1973, alors qu’il venait d’être nommé conservateur des musées de Vendée. Il écrit : "la découverte à cette époque, de l’œuvre de Chaissac a eu sur moi de profondes répercussions. Elle a notamment ouvert un champ de réflexions qui a décidé de nombre de mes engagements ultérieurs et reste toujours d’actualité". C’est dire à quel point la singularité du langage visuel de Gaston Chaissac a interpelé intellectuels, écrivains et artistes. Cette monographie imposante est construite en trois axes : le personnage, l’écrivain épistolier hors du commun, conteur et poète, et l’œuvre d’une extraordinaire fécondité, prolifique, ironique, reflet de sa souffrance, libre et euphorique. Chaissac dans une lettre à Albert Gleizes et Juliette Roche en janvier 1939 écrivait : "Je suis artiste et c’est incurable. Je suis capable de faire des choses que tout le monde ne peut pas faire, par conséquent il m’est difficile de faire ce que tout le monde peut faire." Henry-Claude Cousseau précise : "En réhabilitant les déchets et le rebut, il opère une mutation décisive dans son langage et ouvre, à une échelle encore ignorée, le champ inauguré par les cubistes et Schwitters au début du siècle." Découvrez Chaissac, un homme vulnérable, marqué par une enfance difficile et fragilisé par la maladie qui développa un langage d’une indiscutable singularité avec un sens inné de la couleur et un usage inhabituel de cernes noirs. "Il porte sur les caractéristiques même de l’espèce, avec en arrière-pensée les bizarreries et les extravagances qui la tourmentent, plutôt que sur des traits particuliers". Chaissac surnommé le "Picasso en sabots", fait des trouvailles, décore des pierres, des os, des souches et des tôles. Vous apprécierez aussi ses collages sur papier et objets, mixés aussi sur papier peint ou papier journal, ses encres noires au graphisme tricoté, etc. Avec une chronologie et une bibliographie sélective : une cinquantaine d’ouvrages et articles dont une douzaine de son vivant. Nous notons qu'il n'y a aucun catalogue de son vivant, mais une bonne quinzaine de 1973 à 2021. Collection Les Grandes Monographies. Relié. Format : 24,9 x 31,8 cm. 320 p. 70€. Paule Martigny - Mémoire des Arts