Gérard Philipe / Nouveau Monde éditions

Jeudi, 19 Janvier, 2023 - 10:06

II y a cent ans naissait Gérard Philipe

Acteur de légende, star internationale, idolâtré au Japon, symbole du romantisme de l’après-guerre. Les multiples facettes de Gérard Philipe sont abordées dans cette biographie de Philippe Durant assortie de nombreux témoignages sur l'homme, à la scène comme en privé. L’élève révélé, le feu sacré des planches, le visage d’ange, les engagements, le théâtre du peuple, les rôles, la consécration, etc. Au théâtre, il s’impose dès ses débuts. Albert Camus et Jean Giraudoux lui font confiance. Sa rencontre avec Jean Vilar apporte un changement radical de la scène française. Gérard flamboie dans Le Cid, Lorenzaccio, Richard II, Ruy Blas. Et son nom reste à jamais lié au TNP et au festival d’Avignon. Le souvenir de son talent résonne encore sur les murs du Palais des Papes. "Qui ne se souvient de Gérard Philipe dans Caligula, hagard et têtu, hasardant des intonations inattendues qui savaient ne jamais tomber à faux, tour à tour sarcastique, bouffon, déchiré, toujours voluptueusement dédaigneux. Sa beauté déjà l’avait fait remarquer. C’était en 1944. Hébertot venait de l’engager pour jouer le jardinier dans Sodome et Gomorrhe. L’apercevant Edwige Feuillère s’écria : " Ça un jardinier ? Mais c’est un ange. " Et Gérard Philipe, dont c’était à Paris la première apparition sur les planches, eut droit à deux grandes ailes taillées sur mesures par Christian Bérard". Au cinéma, il a joué de grands classiques : L’Idiot, La Chartreuse de Parme, Le Rouge et le Noir. Il a surpris dans La Beauté du diable, étonné dans Le Diable au corps, osé dans Les Liaisons dangereuses, subjugué dans Les Grandes Manœuvres, troublé dans Les Orgueilleux, et connu un triomphe mondial dans Fanfan la Tulipe. Mais l’éclosion de son talent repose aussi sur des doutes et des écueils. Une enfance durant laquelle il s’éloigne de son père – de plus en plus impliqué dans une politique collaborationniste – pour se rapprocher de sa mère, éprise de théâtre. Les témoignages apportent un regard nouveau sur le Gérard Philipe de l’ombre et celui de la lumière : Philippe Noiret, Michel Bouquet, Georges Wilson et tant d’autres. Star (même si lui-même s’est toujours refusé au star-système), vedette, tête d’affiche (au cinéma, car au théâtre son nom est toujours apparu dans l’ordre alphabétique des comédiens, selon la règle voulue par Vilar). Gérard Philipe avait contracté une maladie infectieuse lors de son séjour au Mexique, où il tournait, "La fièvre monte à El-Pao", et avait dû subir une intervention chirurgicale. Son état semblait s’être amélioré, sa mort est survenue subitement alors qu’il était entré en convalescence. Gérard Philipe est mort à son domicile parisien des suites d’une embolie. Il était âgé de trente-sept ans. Sa disparition fut une onde de choc. Gérard Philipe est enterré dans le costume de Rodrigue à Ramatuelle, dans le Var, près de Saint-Tropez. Philippe Durant est auteur de théâtre et historien de cinéma, auteur du Dictionnaire insolite des Tontons flingueurs et du Petit Audiard illustré par l’exemple (Nouveau Monde). En épilogue, l’intégralité du discours de Jean Vilar. Avec les listes : théâtre, cinéma, disques, radio, télévision. Illustré en in texto en noir et blanc Broché. Format : 22,5 x 14,1 cm. 336 p. 20,90€. Paule Martigny