Jean Ferrat / l’Archipel

Vendredi, 6 Mars, 2020 - 10:45

Le chant d’un révolté…

Une biographie écrite par Robert Belleret, dont nous avions beaucoup apprécié l’hommage à Paul Bocuse « L’épopée d’un chef » publiée chez le même éditeur, d’une perfection absolue. Pour ce Jean Ferrat (1930-2010), Robert Belleret qui fut journaliste au Progrès de Lyon, puis au Monde, n’obtient pas la même réussite, pourtant, il disposait d’une folle quantité de documents, dont les photographies en noir et blanc dont il fait un carnet passionnant qui nous permet de découvrir le visage de sa première épouse, Christine Sèvres, morte prématurément, en 1981. Les mots se bousculent. Ils ne coulent pas. L’itinéraire de Jean Ferrat est peut-être trop cahotique. Vous découvrirez un personnage inattendu, dont nous ne savions pas qu’il avait suivi la carrière de ses aînés : Yves Montand qu’il admirait et imitait, Léo Ferré, avec lequel, il partageait une même passion pour les poèmes de Louis Aragon, Catherine Sauvage, Guy Béart, Serge Gainsbourg, Mouloudji, Georges Brassens, Isabelle Aubret, Francesca Solleville, Maurice Fanon, Anne Sylvestre la lyonnaise, etc. Dans la vie de Jean Ferrat, il y eut un drame, celui de la rafle dans la rue, de son père qui insistait, fier de sa nationalité française, pour porter l’étoile jaune, en réalité infâmante, sa déportation et son exécution, à Auschwtz, où, il fut un des premiers prisonniers assassinés par les nazis. On ne peut pardonner à Jean Ferrat sa proximité et son soutien au parti communiste français. Nous ne pouvons oublier les massacres de Katyn, la mort ignoble du tsar Nicolas II et de sa famille, tué par des brutes sanguinaires, comme l’avait été Louis XVI, Marie-Antoinette et leurs enfants, par les coupeurs de têtes français. Jean Ferrat naquit et vécut à Versailles, protégé par sa famille. Il fit des études modestes, avant de chanter dans les cabarets de Saint-Germain de Montmartre, etc. Puis, il découvrit l’Ardèche et Antraigues, où il acheta en quelques heures une maison au bord d’une rivière, et devint l’ami du futur maire, Jean Saussac, avec lequel, il organisait de mémorables parties de pétanque. Jean Ferrat mit fin à ses séries de concerts, pour acquérir une immense notoriété par ses passages à Discorama de Denise Glaser, au Grand échiquier de Jacques Chancel, et chez son indéfectible ami, Michel Drucker. Une biographie complète Une lecture indispensable, et, une très bonne idée de cadeau. Broché. 464 p. Format : 24 x 15,5 cm. 22€. Alain Vollerin