L'Europe du cinéma / Impressions nouvelles
Ouvrage issu d'un colloque de Cerisy de 2021, publié avec le soutien de l'Institut ACTE (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et du LASLAR (Université de Caen Normandie), sous la direction de Vincent Amiel, critique à Positif et Esprit, professeur en études cinématographiques, comme José Moure, Benjamin Thomas, maître de conférences en études cinématographiques et David Vasse, critique de cinéma, également maître de conférences. Cet ouvrage contient les analyses des nombreuses circonstances qui ont fait du cinéma une activité débordant les limites de la France pour s'étendre à l'Europe. Les raisons sont variées : exils individuels contraints ou volontaires, coopérations économiques internationales, déplacements professionnels d'actrices et d'acteurs, de techniciens, de réalisateurs. Les transferts ponctuels créent des échanges fructueux sur le plan esthétique, l'exil stimule l'engagement à témoigner, à militer. Dans les années 1920 les "russes blancs" fuient la révolution bolchévique, pendant les années 1930 les Allemands échappent au nazisme. Tous ces artistes, vedettes, chefs opérateurs, décorateurs, metteurs en scène, réalisateurs impriment leur marque sur les productions des studios français jusqu'à fonder une esthétique particulière, le "réalisme poétique" ; de la même manière, ce sont les techniciens juifs allemands qui permettent aux premiers films portugais parlants de voir le jour. Ils ont pour noms, Ivan Mosjoukine, Nathalie Lyssenko, Fritz Lang, Max Ophuls, etc. Après la Deuxième Guerre mondiale, les échanges entre la France et l'Italie se multiplient, donnant naissance à des œuvres majeures. Antonioni tourne à Munich, Barcelone, Londres aussi bien qu'à Milan, Wenders tourne à Lisbonne comme à Berlin, Skolimovski plante sa caméra à Bruxelles et à Londres, comme Kieslowski à Genève et Paris… Qu'en est-il de l'identité européenne ? A partir de cas précis et concrets, au travers de situations documentées, d'analyses de films et d'enquêtes historiques, les auteurs répondent à cette question et démontrent la réalité de cette Europe du cinéma, si vivante depuis plus d'un siècle. Collection Caméras subjectives, dirigée par José Moure et Frédéric Sojcher. Broché. Format : 14,5 x 21 cm. 340 p. 25€. Paule Martigny